Et si on partageait notre goût pour l'écriture ?

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Nessscafe

Guest
salwa link=topic=195.msg2684#msg2684 date=1124277665 a dit:
pensez vous que l'ecriture s'apprend ou que c'est inné d'avoir un talent litteraire ?
car j'ai vu sur le net des cours par correspondance pour apprendre a ecrire des romans des poemes etc...

Personnellement, je pense que tout le monde est capable d'écrire, il existe tellement de styles différents...
L'écriture est innée, mais c'est l'envie qu'il faut avoir. Cela prend du temps, de l'inspiration, de l'imagination.
Les cours par correspondance, c'est de la gnognotte, tu peux pas affirmer ton style en apprenant à écrire...

ce n'est pas comme le dessin où là, il faut etre né avec un crayon à la main... Le dessin, vous pourrez me dire ce que vous voulez, ca ne s'apprend pas, c'est inné. et hors sujet  :laugh:

noliv1118 link=topic=195.msg2688#msg2688 date=1124277896 a dit:
C'est plus difficile pour le roman, pour être accessible il faut plus travailler, sculpter sans arrêt, j'imagine, que les cours ça serait pas inutile.....

Non pour le roman, il suffit d'avoir une bonne dose d'imagination... Au contraire, je suis une bulle au niveau des poèmes (savoir faire les rimes, enjoliver un texte, blwahhh chapeau !!).
 

melou

New Member
Tout comme vous, je pense que l'écriture vient d'une envie ! Tout le monde a un minimum d'imagination et tout le monde peut organiser ses idées si l'envie lui prend! C'est ensuite une question de volonté, un poeme etc. ne s'écrit pas en cinq minutes. Avec la relecture on fait des modifications, etc. Et on est tellement tous différents que chacun trouvera un écrivain qui lui va et vice versa
 
N

Nessscafe

Guest
melou link=topic=195.msg2722#msg2722 date=1124279825 a dit:
Tout comme vous, je pense que l'écriture vient d'une envie ! Tout le monde a un minimum d'imagination et tout le monde peut organiser ses idées si l'envie lui prend! C'est ensuite une question de volonté, un poeme etc. ne s'écrit pas en cinq minutes. Avec la relecture on fait des modifications, etc. Et on est tellement tous différents que chacun trouvera un écrivain qui lui va et vice versa

+1
 

ironikk

New Member
J'aimerai avoir des critiques ou des avis sur les quelques textes ci-dessous... Merci d'avance :chessy:

De ses tristes appas une funeste flamme,
Naquit dans mon coeur ennemi. Oh! Cruel péché!
Victime de venus à sa proie attachée,
Sous le joug de l'amour je sens brûler mon âme.

Ces chaînes ardentes, cette blessante lame,
Maintes griefs et maints tourments me font endurer,
Divines conjonctures! Mon pauvre coeur percé,
Ne saurait supporter la cruauté infâme.

Mon fol esprit divague, ma conscience me quitte,
Il est temps maintenant d'accomplir un doux rite,
Arraché à la paix... je n'aspire qu'au repos.

Rien ne sert de lutter, bien qu'il faille être forte,
J'abandonne mon corps, ma vertu en héroïne,
S'en est fini de moi, je me meurs, je suis morte.

Tout droit réservés à
*®*Ironikk*©*​

La chaleur suffocante, défit mon esprit,
Dans l'étouffement, mes pensées s'oppressent, et laissent...
Un vacillement virevoltant dans mon coeur, tel un cri!
Et l'âme raisonne, de ce trouble...sans cesse.

Mes sens se confondent, s'amenuisent, et me nuisent.
La vue absurdissante dans le fracas,
Et le son inonde le temps de son éclat,
Mon souffle s'évade, la lumière s'épuise!

Le trouble apaise la dérision des maux!
L'alcalmie déferle sur mon être, tel un ruisseau...
Purifiant ainsi, les chemins de l'imagination,
Noyant sous un fléau, mes voies, issues de la raison.

Un sourire à travers un violent trouble,
Un rayon de soleil, le long de la tempête!
Eclairant mon chemin dans ces ondes troubles...
D'espoir titubant qui emplisse ma tête.

Tout droit réservés à
*®*Ironikk *©*

Une relation humaine, c'est comme un arbre si on y réfléchit bien, une fois que ça prend, y faut l'entretenir, pas trop sinon il étouffe.

Il y a des saisons :

Le printemps, touffu et verdoyant, fleurit. C'est la naissance d'un monde...c'est l'air du premier-temps... la découverte des choses, des formes et des sensations. C'est aussi le partage et les bavardages infinis du vent dans les feuillages.

Puis l'été...moins verdoyant, mais beaucoup plus flamboyant et superbe. Pleins d'aventures, de lumières, de rayons de soleil et de mouvements. C'est là qu'on en cueille les fruits les plus savoureux ; c'est là que l'on vit, qu'on se consume.

Ensuite, viens l'automne. La saison où les feuilles tombent, se fanent mélancoliquement. C'est là que tout semble si doux, dans les parfums envoûtants et les clairs-obscurs grisonnants. L'automne, où l'on savoure ses souvenirs comme des fruits intérieurs.

Enfin, l'hivers... Les moments de silence, où tout est comme endormi, presque mort, où les branches de l'arbre sont couvertes de neige, sombres sous leur manteau, absentes mais bien vivantes. Ce sont les ruines d'une joie passée, qui a soif d'avenir...c'est tout un monde qui hiberne.

Si l'arbre est solide, tout recommence, tout renaît : et les printemps succèdent aux printemps, inexorablement...


Tout droit réservés à
*®*Ironikk*©*


Sourire aux lèvres respirant la pureté,
D'un corps jamais ainsi effleuré.
Sur ce chemin l'ange avance,
Armé d'insouciance,
Vers la lueur noir du silence.

Une sombre vague vint alors l'entraîner,
Loin du rivage jusqu'alors à sa portée.
Le mal entra, et frappa d'une blessure son ignorance,
Qui brisa à jamais son innocence.

Naufragé d'un mal, jusque là, méconnu,
Dégradant sa chair, à ce jour mis à nu...
Dans l'étreinte impure, d'une monture dépravée,
Et d'un corps, pleinement désarmé.

Le mal s'en est allé,
Ame et corps sont tiraillés,
Par un fardeau à jamais gardé!
Le silence à fait son entrée...

Tous droits réservés à
*®*Ironikk*©*​

PS : Merci Salwa pour la correction des fautes d'orthographes :knuppel:
 

salwa

Best Member
il faudrait corriger les fautes d'orthographes :wink2:
sinon j'ai prefere le dernier :smile:
 
N

Nessscafe

Guest
Voilou, je voulais juste remettre ce texte que j'avais écrit et posté dans l'ancien forum... Il contient un message, donc voila...

Je me suis réveillée un matin, en plein milieu de la nuit, un soir d’été, un après-midi d’automne… Peu importe la date, le jour et l’heure. Je me suis réveillée et j’ai pensé : qu’ai-je à perdre si je meurs demain ? Ma raison me souffle : « rien, rien mon amie… seulement la solitude, la tristesse, la course éternelle vers un idéal impossible… » ; mon c½ur répond : « tout, absolument tout… tant de choses à voir, de moments à partager, des éclats de rire, des larmes de joie… il y a tellement de paysages, d’animaux, d’étoiles, qu’une vie n’est pas suffisante et pourtant si précieuse. »
Confortée dans un état d’esprit négatif, je m’enfonçais d’échec en échec, n’en tirant pas les leçons qui m’auraient donné la force de continuer.
Je me suis réveillée un jour d’été et la lune brillait dans le ciel. Les étoiles effacées par tant de clarté, je me suis demandé : qu’ai-je à perdre si je meurs demain ? A part la vue de cet astre de la nuit brillant en pleine journée…
Je me suis réveillée à un moment donné, un moment où je pensais avoir perdu toutes mes raisons de vivre. Lorsque j’ai senti ma poitrine se soulever, mes poumons se déployer pour inspirer cet air si précieux, j’ai compris par ce mouvement automatique que j’étais liée à la vie.
Confortée dans mon petit cocon, j’ai continué à espérer sans me donner les moyens d’y arriver. C’est comme avancer, s’évertuer à avancer sur un tapis roulant en contre-sens.. Je n’ai jamais réalisé ce que c’était que d’être en vie, je ne le réaliserai peut-être jamais.
Je souris avec force, pour retenir mes larmes, pour me donner du courage, pour me dire que ce n’est pas grave parce que je suis en vie. Je foulerai encore une fois l’herbe, un matin, les pieds nus et mouillés de rosée, je sentirais encore une fois le vent s’engouffrer dans mes cheveux, je dégusterai encore une fois une glace assise sur une chaise longue ou vautré dans mon lit, je pleurerai encore une fois devant un film qui se termine bien…
Je me suis réveillée un matin d’hiver encore glacée par les premiers cristaux de neige ou un soir d’automne, les yeux fermés, sentant la pluie tomber doucement sur mes paupières. Avant même que je ne sente l’odeur de l’éther, avant même que je ne sente la perfusion plantée sur le dos de ma main, avant même que je n’aperçoive le regard hanté de ma mère, je remerciai mon c½ur et mon corps qui, plus que mon âme, sont éternellement relié à la vie. Car même si je n’avais pas eu une deuxième chance, si mon corps était resté inerte dans ma baignoire, si mon sang s’était tari et ne jaillissait plus hors de mes veines, si mon souffle n’avait pas trouvé un passage entre mes lèvres devenues bleues… mon corps aurait rejoint la terre et s’y serait lové jusqu’à tomber en poussière.
Je me suis réveillée un matin, en plein milieu de la nuit, un soir d’été, un après-midi d’automne… Peu importe la date, le jour et l’heure. Je me suis réveillée et j’ai pensé : qu’ai-je à perdre si je meurs demain ?
J’ai pleuré.
 

Missadeline

New Member
Nessscafe link=topic=195.msg1098#msg1098 date=1124057996 a dit:
Par contre tous nos anciens textes sont dans l'autre forum... c'est dommage...

Je me demandais justement si on devait remettre les anciens textes ou pas... :blink:
 

salwa

Best Member
mettez si vous voulez uniquement ceux qui vous tiennent a coeur
pas la peine de tous les remettre , postez nous vos nouvelles creations plutot :wink2:
 

salwa

Best Member
Nessscafe link=topic=195.msg4756#msg4756 date=1124457504 a dit:
[Je me suis réveillée un matin, en plein milieu de la nuit, un soir d’été, un après-midi d’automne… Peu importe la date, le jour et l’heure. Je me suis réveillée et j’ai pensé : qu’ai-je à perdre si je meurs demain ?
J’ai pleuré.
je l'adore ton ecrit , il me fait pleurer :blush:
 

Lily Dreams

Best Member
Nesscafe, j'ai adoré ton texte, il prend les tripes... Peut-être parce que comme la plupart des gens, j'ai aussi vécu des périodes d'incertitudes où je me suis demandée ce que je fichais là et à quoi ça rimait d'être en vie... Aujourd'hui, je n'ai toujours pas la réponse, même en étant heureuse et en couple. L'être humain est un éternel insatisfait :happy:
 

cunée

New Member
bon allé j'me lance

Colère de mère

le hurlement d'une vague se fracassant
l'écume de la rage sortie de l'enfer
toute la haine d'un ouragan de colère
toute la peine sortie d'un cri déchirant

l'horizon hachée par la morsure des écueils
point de funérailles, cimetières et cercueils
mère protectrice aimant ses enfants
les mettant à l'abris des remous et du vent

les pulsations diminuent au rythme des vagues
laissent l'empreinte de leur passage sur le sable
et retombent dans la mélancolie et le sommeil

la houle du doux rythme berceur des flots
vaguelettes et derniers embruns de sanglots
le vent frais de la douce brise d'un baiser

un autre que j'aime bien aussi

Silence de la vie

Présent de la vie - à genoux Reconnaissance!
Hurle la solitude de ton silence.
sans un mot, sans un son, sans un cri, sans un bruit
Joue la musique du silence de la vie

Monde sur terre, voit, touche, entend la misère
voix du bonheur, indique la route à ne pas taire
larmes d'enfants affamés, chassez leurs tristesses
pleurs d'enfants maltraités, tuez leus detresse

lointaines lumières sombres des froides nuits
vous reniez le cri du silence de la vie
vous jouissez de la solitude de l'ennui

montrez, éclairez le chemin du bonheur
donnez à ces enfants la musique qui alimente leur coeurs
Chut! Ecoutez le silence de la vie
 
N

Nessscafe

Guest
salwa link=topic=195.msg4967#msg4967 date=1124469893 a dit:
je l'adore ton ecrit , il me fait pleurer  :blush:

Merci Salwa :kiss:

Lily Dreams link=topic=195.msg10364#msg10364 date=1125049470 a dit:
Nesscafe, j'ai adoré ton texte, il prend les tripes... Peut-être parce que comme la plupart des gens, j'ai aussi vécu des périodes d'incertitudes où je me suis demandée ce que je fichais là et à quoi ça rimait d'être en vie... Aujourd'hui, je n'ai toujours pas la réponse, même en étant heureuse et en couple. L'être humain est un éternel insatisfait  :happy:

Je suis d'accord. On est tellement concentré sur ce que l'on a envie d'avoir que l'on ne se rend plus compte de ce que l'on a.

Nous sommes en VIE et en bonne santé (je l'espère), nous avons encore pas mal d'année devant nous (je l'espère aussi), sachons en profiter.

enjoy
 

Lily Dreams

Best Member
Sur ces bonnes paroles, je repars sur un poème amusant que je dédicace à ma saleté de voisine, mdr ! :laugh: :laugh: :laugh: :laugh:



La Rombière

Fait’ gaffe j’vous dis, j’suis une pince-sans-rire :
Si le seuil est franchi, attendez-vous au pire !
J’suis la chieuse parfait’ qui guette tout ce qui bouge
Si il y a un pet, attention je vois rouge !

Si vot’ chat vient chez moi, je vais l’empoisonner
Et c’est n’importe quoi dans 35 mètres carrés !
Non mais faut être idiot ou vraiment pas fut-fut’
Parc’que quand c’est petiot, bien souvent ça chahute…

Heureus’ment vous n’savez pas ce qu’on dit de vous
De c’qu’on a deviné d’votre couple goudou
Quand j’papote au balcon avec l’autre voisine
Qui m’raconte les sons de vos nuits libertines…

Fait’ gaffe j’vous dis, j’suis une pince-sans-rire ;
J’fais partie du syndic et j’veux plus vous sourire
Nous sommes proprios et vous pauv’ locataires
Et j’espère que bientôt vous ferez vos affaires !


(27 août 2005)​
 

Une Ombre

New Member
Si c'était à refaire...

Dernier poème de mon receuil d'adolescent (certe j'en ai réécris quelques uns après, mais je préfére la nouvelle maintenant):

L’échec médicinal.


Lorsque l’aube d’une nouvelle nuit se lève
Et que le soleil brisé cesse de planer,
La taupe délaissée, d’un dernier coup, achève
Le trou tant espéré, signe de liberté.

Mais la terre en surface
Est bien plus asséchée
Et la bête se lasse,
Sa lutte est terminée ;
Il est temps pour elle d’arrêter de rêver…

Lorsque l’être a fini d’espérer à la vie,
Que tout son corps meurtri ne croit plus, ne peut plus,
Il ne lui reste plus qu’à refermer le puits
De toutes ses pensées intimes, corrompues.

Les envies aussi passent
Dans cette éternité.
On traîne nos carcasses
Et notre pauvreté.
Il est bien temps pour nous d’arrêter de rêver…

Lorsque je n’y crois plus, disparaissent mes songes.
La poésie aussi doit savoir s’arrêter ;
Car dans la vie réelle où mon corps nu s’allonge
Mes chimères s’attachent à ces mots dénudés.

Et ma passion se tasse,
La poésie ailée
N’est plus de ces fantasmes
Qui me faisaient trembler.
Il est bien temps pour moi d’arrêter de penser…
 

TomTom

New Member
L'amour...

L'amour ne se contrôle jamais,
Il peut-être souhaiter ou envier
Mais on ne pourra jamais le commander
Car ce sentiment est trop important pour le voir un jour nous être volé.

J'avais perdu l'amour et je ne savais si je le retrouverais
Aujourd'hui je sais que l'amour est renaît
Car mon c½ur s'est remit à chanter
Et mon âme à voler.

Oui tout cela je te le dois
Tu es la reine de ma vie
Celle qui a su me refaire frémir
Celle qui m'a ramené la joie.

Je ne sais comment te remercier
Pour ce que tu m'apportes tous les jours
Car j'ai vu que tu m'as fait changer
Et tout cela grâce à ton amour.

J'espère que j'ai pu apporter
Que ce soit dans ton âme ou dans ton c½ur
Une partie de ce pur bonheur
Que tu m'as offert dans ta bonté.

Je t'aime...

**Poeme By Thomas**

Un petit poême que j'ai écrit il y a deux ans
 
N

Nessscafe

Guest
Pour ceux que cela intéresse, voici la suite de l'histoire de Maëlle. Le début se trouve dans l'ancien forum.
Petit rappel : Maëlle est morte. Elle erre en solitaire dans le voile qui sépare le monde des vivants et le monde des morts. Elle rencontre Gregory, un fantôme comme elle, qui va la guider à travers leur monde.
La dernière fois, Maëlle a assisté au suicide d'un homme. Alors qu'elle s'apprêtait à aller à la rencontre du nouveau fantôme, un être s'en est emparé et l'a amené de force ailleurs. S'ensuit une dispute entre Gregory qui reproche à Maëlle de ne pas accepter sa mort et cette dernière qui soupçonne Gregory d'en savoir plus qu'il n'y paraît...

...Gregory se lève.
- Tu poses trop de question, Maëlle.
- Je suis bien obligée ! Toi, tu sais. Moi je ne sais rien. Et tu ne parles pas ! J’ai besoin de savoir !
- Tu n’as pas besoin de savoir. Tu n’as besoin de rien, tu m’entends ? Tu es morte ! Défunte, décédée, disparue… tu es même enterrée ! Le temps passe et tu en es toujours au même stade. Tu espères, tu regrettes, tu attends… Cela ne sert à rien, Maëlle, seulement à te faire souffrir.
Il secoue la tête, d’un air triste, tourne les talons et s’éloigne.
Je ne comprends plus, je ne le comprends plus. Sans lui je suis perdue, s’il ne me guide pas. Alors je me lève et le suis. Alors il y a plusieurs niveaux… Moi qui doutait de l’existence d’un quelconque paradis, d’un quelconque enfer. Plusieurs questions se bousculent dans ma tête, je suis dans un flou total...

Interdite, je regardais celui que je considérais comme mon protecteur s’éloigner. Je ne comprend pas. Il en sait plus que moi, mais ne veut rien partager. Pourquoi est-il venu à ma rencontre, l’autre jour, dans le parc ? Inconsciemment, je lui emboîte le pas. Une partie de moi n’a aucune envie de rester seul, dans ce monde où je suis perdue au milieu des vivants. Dans un monde où des personnes vous emmène ailleurs… Pourquoi tous les morts ne restent ils pas ici, avec nous ?Gregory m’a dit une fois que nous étions entourés de gens comme nous, d’autres fantômes. Mais je n’arrive pas à les distinguer des vivants.
Une fois, alors que je m’étais assise au coin d’une rue, j’ai aperçu une femme qui me regardait attentivement. Je suis allée à sa rencontre, je lui ai parlé et elle s’est mise à hurler et s’est enfuie. Elle était vivante.

Jour 3

Voilà à quoi je suis destinée. A errer dans un monde où mes questions ne trouveront jamais de réponses, où chaque jour se ressemble à tel point que je ne les distingue plus. Je ne suis pas assez forte pour me battre. Je ne me souviens plus quel genre de personne j’étais avant, mais je m’imagine faible, me laissant marcher dessus. Une vie telle que ma mort. Je pourrais presque en rire, tellement je ne ressens rien. Juste cette envie de m’assoupir qui est omniprésente.
Gregory a cessé de marcher. Il parle avec quelqu’un. Un fantôme ? Je reste en retrait, je les observe. Je pense que l’autre homme est mort car sa tête est penchée dans un angle étrange. Ils parlent en faisant de grands mouvement et soudain Gregory me montre du doigt. L’autre tourne la tête et je vois enfin son visage.
Je recule d’un pas.
Son visage n’a plus rien d’humain, comme si sa face avait disparu et s’était liquéfié. Le haut de son front était dégarni, son front démesurément long et ses yeux inexistants. Du haut de son visage, il ne restait plus rien. Même son nez ne formait qu’une petite bosse au-dessus d’une bouche immense et monstrueuse. J’eus un hoquet. Que dire ? Etais-je stupéfaite ? Effrayée ?
L’homme tendit une main vers moi. Une main fine et anguleuse, comme le reste de son corps fin, long et gris. Tout en lui était gris, comme si ses couleurs disparaissaient petit à petit.
Il bougea la main, insistant, mais Gregory se plaça entre lui et moi. « Va-t-en ! » entendis-je. « Tu ne l’auras pas ! ».
L’homme poussa un grondement sourd et fendit la foule vers la direction opposée, si vite qu’il semblait s’être évaporé !
Que me voulait cette chose ? Une sensation nouvelle me parcourait le corps. Mon corps frémissait, mon squelette tout entier frémissait.
Gregory s’approcha de moi et me toucha l’épaule :
- Ne t’inquiète pas, je ne l’aurais pas laisser te prendre.
J’ouvris la bouche, mais de ma gorge aucun son ne voulait en sortir. Gregory m’observa de plus près :
- Tu trembles ? De quoi as-tu peur ?
- Peur ? Qu’est-ce que c’est ?
Gregory sourit. Je ne me souviens pas l’avoir vu sourire depuis que je le connais :
- C’est vrai… tu as tout oublié. Avoir peur, c’est ça : trembler, avoir la gorge nouée… être effrayé… tu réapprendras. Viens…
Il me prit la main.
Nous marchâmes longtemps, je ne savais pas où j’allais mais je le suivais. Parfois, des éclairs de lumières m’éblouissaient, d’autres fois je ne voyais plus rien. Je ne cessais de penser à cet homme effrayant.

A suivre...
 
N

Nessscafe

Guest
Les rues se succédèrent, les immeubles, les maisons, les voitures, les personnes, les langues, les chiffres… Traversions-nous le monde ? Il me semblait incroyable que j’ai encore la notion des choses qui m’entourent sans pouvoir leur donner de noms propres. Je connaissais le mot « rue » je savais discerner les lettres des chiffres, sans pouvoir les nommer… je ne parvenais pas à me l’expliquer à moi-même.
- Je sais que tu n’aimes pas que je te pose des questions, mais…
J’entendais ma voix s’élever comme une bulle d’air entre nous, les mots s’échapper de ma bouche comme une évasion. Je plongeai dans ses yeux clairs :
- Qui était cet homme ? Il était… monstrueux !
Nous nous assîmes devant un grand immeuble, une tour immense, à même le sol, en plein milieu du passage, ignorant la foule dense qui vivait autour de nous. Gregory fit une grimace. S’il ne répondait pas, il savait que j’insisterai.
- C’est un Rotkar.
- Un Rotkar ?
- Oui… Quand tu arrives ici dans ce monde, quand tu meurs… il y a des personnes qui changent de plan et d’autres comme toi et moi qui restent ici. Lorsque nous étions vivants, nous apprenions, nous pensions que nos actes, nos choix de vie influençaient le plan dans lequel nous irions après notre mort. C’est en partie vrai mais… Il n’y pas… Je n’ai toujours pas compris pourquoi certains restaient et d’autres partaient. Je sais qu’il y a d’autres plans, des endroits chaleureux où nous ne serions pas dans cet état d’attente, d’autre endroits où nous souffririons… La vérité est plus vaste que l’Enfer ou le Paradis, plus vaste, plus complexe que les notions de Bien et de Mal. La vérité est que tu choisis, mais sans en avoir conscience et c’est là que la vie est une chienne. Tu penses marcher sans voir où tu vas ou tu penses avoir une idée exacte de ton existence et en fait… en fait… ancré au fond de toi, ta place a déjà été choisie, sans que tu le saches. Chacun de tes pas, chacun de tes gestes n’y changera rien. Nous sommes morts, enterrés ou incinérés, nos proches nous oublient peu à peu, nous devenons des souvenirs lointains, des photos accrochés au mur, une date… Ca me fait rire, ça me fait gerber ! Un jour tu es plein de rêves, de projets, d’idée et puis… pffuit ! Tout ça n’es plus rien, ce que tu as construit, ce que tu as fait ne sert à rien, tu te retrouves ici. J’étais comme toi avant. Quand je me suis aperçu que j’étais mort, j’étais perdu et seul. Je me suis enfermé inconsciemment dans une boucle où tous les jours je mourrais à nouveau, la seconde d’après je dévalais encore la rue qui avait été le théâtre de mon décès. Jour après jours, semaine après semaine, une ombre venait et me terrassait à nouveau. Je ressassais les mêmes pensées, la même peine, le même mal que toi. Ainsi est la Mort ? Un état d’errance parmi les humains ? Et puis j’ai compris qu’en ressassant les mêmes idées, les mêmes pensées, les mêmes questions… rien ne changerait… j’ai arrêté de tourner en boucle. J’ai pu me libérer de cette état et je suis là, intact, immobile, je ne bougerais jamais plus… plus rien à attendre, plus rien à espérer… sauf peut-être… Peut-être….
 
N

Nessscafe

Guest
Gregory s’interrompit, le regard hagard. Je ne l’avais jamais vu en proie à de telles émotions, aussi vivant.
- Il y a parfois des personnes qui s’en vont, murmura-t-il.
- Ah oui ?
Gregory me fixa, comme s’il prenait soudain conscience de mon existence. Il poursuivit :
- On ne reste jamais indéfiniment ici… je l’ai appris… si tu restes ici, tu deviendras une Rotkar. Les Rotkars sont les fantômes qui n’ont jamais réussi à sortir d’ici. Ils finissent par se… désintégrer et hantent ce monde pour l’éternité, sans issue de secours… à jamais.
- Pourquoi ?
- J’en sais rien… Ecoute… il y a parfois des personne qui s’en vont, répéta-t-il, à voix basse, comme s’il divulguait un obscur secret. Plus un Rotkar en a après toi, plus tu es proche de… la sortie. Ils voudraient entraîner le plus possible de personne dans leur chute. Mais quand tu es avec eux, tout ce que tu as été, ta vie – même si tu ne t’en souviens plus – et ton âme disparaissent, à jamais. Tu n’existeras plus… définitivement.
- Alors ils n’arriveront jamais à m’avoir dans ce cas, rétorquai-je.
- Ce n’est pas aussi simple…
Gregory se détourna brusquement de moi. Je compris que le moment des confidences était terminé. Enfin de vraies informations. Alors il y a un espoir… Vers une sortie dont l’issue m’est inconnue. J’espère juste un peu plus de chaleur dans ce monde qui me paraît si froid, si gris, si terne. J’aimerais pouvoir prendre une grande inspiration, respirer un parfum, pouvoir sentir le vent sur mon visage… Plus j’y pense et plus je me rends compte de mon absurdité. J’aimerai pouvoir faire des choses, mais seuls les mots ont un sens pour moi, je ne pourrais plus jamais relier les mots au reste. Ce sont comme des phrases apprises par c½ur, que je répèterai sans en connaître le sens, mais qui m’apportent un semblant de réconfort.
Je ne crois pas Gregory quand il me dit qu’il se laisse aller, qu’il n’espère plus rien… c’est faux, je sais qu’il réfléchit, qu’il pense, qu’il espère… sortir d’ici. Mais le contenu exact de ses pensées, je ne le saurai peut-être jamais. Parfois, il agite le col de sa chemise, effleure du bout des doigts cette trace rouge qui lui barre la gorge. Je vois dans son regard que son esprit n’est pas totalement éteint. Je vois une lueur d’espoir y briller, comme l’unique bougie brûlant au fond d’un trou noir, immense et béant. J’aimerais pouvoir le rassurer, comme il me rassure. J’aimerais pouvoir le toucher, comme il me touche. J’aimerais pouvoir le sauver avant même d’être sauvée.

A suivre...
 

salwa

Best Member
qui saurait par hasard s'il ya en ce moment des concours de nouvelles ?
ou me donner des liens de site qui les proposent .
mici :wink2:
 

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