Et si on partageait notre goût pour l'écriture ?

  • Auteur de la discussion Nessscafe
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Une Ombre

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Pour Mme Fouélaine,
Lettre n°37



Ou peut-être était-ce une vue de mon esprit ?
La fin d’une convoitise, l’immensité d’une non profondeur, l’exactitude de la limite d’un esprit, un carcan, la stupeur d’une frénésie, l’abondance d’un rien, le faux pas d’une danse, le faux pas d’une danse…
Je vous en conjure, enfermez moi dans ce monde et mourez de m’avoir tué !
Ou peut-être était-ce une vue de mon esprit ?


Je sais que vous n’avez guère compris mes mots. Ma dernière lettre resta sans réponse. Mais sachez que si elle ne voulait rien dire, ce n’est pas pour autant qu’elle ne disait rien. Elle dit le méandre des maux que vous me prononciez. Elle caresse l’enlisement de mon esprit depuis qu’il est empli de vous alors que mon être sclérose de votre absence.
Pourquoi m’avoir fui, d’abord vous et maintenant lui ?

Le cinglant chapiteau se referme. De ce point rouge jaillit la lave immonde mais visqueuse qui s’abat sur mon pied. De ce moi dans ce faux, l’amer liquide s’expulse, contourne le reniflard, déforme les formes exacerbées. Le croissant déconfite. Un chien passe.
Ou peut-être avais-je entrevu mon esprit ?


Parce que si les chiens aboient c’est qu’ils ont des choses à taire, parce que si les chats miaulent c’est qu’ils ne savent pas aboyer, savez-vous pourquoi je pleure ? Si il m’arrivait tant de fois en vos bras de me languir, si la caresse d’une joue sur un mont de désir et vos mains se baladant sur la forêt de mon crâne me faisaient ronronner, il ne m’en reste aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Si je pleure c’est que je ne sais même pas miauler !
Certes, en me quittant pour se bellâtre vous m’avez laissé un cadeau.

Vague. Vague. Vague. Vague.
Drôle de moi en moi vous envoie la ranc½ur. Ce n’est pas moi c’est lui. Ce n’est plus moi c’est lui. Ce n’est plus moi. Que vos radars se perforent sous ces cris car ma cervelle s’effondre sous ses pas. Qu’il se taise comme vous vous êtes tus. Qu’il me tue. Un chien passe et urine sur mes chrysanthèmes. Pestilentielle odeur. Présidentiel. Je perds ma démocratie. Quand la dictature pointe son nez, les odeurs se font nauséabondes.
Vague.
Où, peut-être, avez-vous entrevu mon esprit ?


Dans un élan charitable j’ai décidé madame de vous faire, moi aussi, deux cadeaux.
Le premier sera de vous annoncer que vous avez réussi. La folie m’a gagné.
Le second est cette phrase que je vous réitère et sur laquelle je souhaite que vous réfléchissiez : Je vous en conjure, enfermez moi dans ce monde et mourez de m’avoir tué !


Mr F. Liatnoz (en direct de sa tête)
Le 19.09.1904



Extrait du rapport du Commissaire Ranceule sur le décès de Mme Juliette Fouélaine :

C’est le dénommé Germain Fouélaine, mari de la défunte qui nous a contacté le 22 Septembre 1904 alors qu’il venait de découvrir le corps de sa femme.
L’heure du décès a été établie aux alentours de 12H30. La cause est un empoisonnement au cyanure. Lors de notre enquête, nous avions tout d’abord constaté la présence de cyanure sur les doigts de la défunte mais non dans les aliments qui se trouvaient sur la table dressée. C’est alors que nous vîmes une lettre sortie de son enveloppe, dépliée et posée dans le salon, sur la table basse. Après expertise, il s’avère que cette lettre était couverte de cyanure et les empruntes de Mme Fouélaine y furent trouvées.
Nous supposons donc que la mort de Mme Fouélaine est consécutive à la lecture de celle-ci. Voici le déroulement des faits tels que nous les envisageons :
Le cyanure s’est déposé sur les mains de la victime lors de la lecture de la lettre. Lors de la préparation de son repas, la défunte a du porter ses doigts à sa bouche pour goûter un plat et quelque autre raison. C’est alors que le poison eut son effet.
Nous avons bien entendu lancé des recherches sur le Mr Liatnoz qui avait signé cette lettre, mais celle-ci furent vaines. Aucun Mr Liatnoz n’est référencé. Nous pensons à un pseudonyme.
 
N

Nessscafe

Guest
Ca faisait longtemps !
vive le retour de Germ... euh Une Ombre !  :smile: :smile:

j'aime beaucoup la lettre 37 et ce passage :
Une Ombre link=topic=195.msg27087#msg27087 date=1127177655 a dit:
Le cinglant chapiteau se referme. De ce point rouge jaillit la lave immonde mais visqueuse qui s’abat sur mon pied. De ce moi dans ce faux, l’amer liquide s’expulse, contourne le reniflard, déforme les formes exacerbées. Le croissant déconfite. Un chien passe.
Ou peut-être avais-je entrevu mon esprit ?


Parce que si les chiens aboient c’est qu’ils ont des choses à taire, parce que si les chats miaulent c’est qu’ils ne savent pas aboyer, savez-vous pourquoi je pleure ? Si il m’arrivait tant de fois en vos bras de me languir, si la caresse d’une joue sur un mont de désir et vos mains se baladant sur la forêt de mon crâne me faisaient ronronner, il ne m’en reste aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Si je pleure c’est que je ne sais même pas miauler !
Certes, en me quittant pour se bellâtre vous m’avez laissé un cadeau.

cela me fait penser au chaos. toutes ses pensées qui affluent en meme temps dans notre tete. je suis sûr que si on pouvait lire dans nos pensées, ce serait comme ca... aussi... je dirai "insensé", mais c'est pas vraiment ce mot là que je cherche.

j'aime beaucoup !
mets-en d'autre, s'il te plait !  :chessy: :laugh: :laugh:
 

crows

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Je suis bien contente de trouver ce sujet et je dois dire qu'il y a ici de grands auteur :happy:

Pour ma part j'ai écris beaucoup de textes et je souhaité les faire partager également...

Reves

Il y eu tous ces reves étranges,
Ceux auquels on songe tout le temps,
Leurs donner une signification nous démange,
Aujourd'hui ce ne sont plus que des reves d'enfants.

Ils peuvent etre beau, mais nous torturer.
Les enfants croient les oublier à jamais,
Mais ils ressurgissent plus tard, les soulever.
Ils révelent alors en eux, un passé oublié.

Ils est des reves qui sont ainsi,
Ils nous raccrochent à la réalité,
Celle qu'on voulait enterrerer aujourd'hui.

Je voudrais vivre sans ces reves,
Ils me hantent jours et nuits,
J'aimerais ne les avoir jamais fait pour enfin faire une treve.


Ca n'a rien d'extraordinaire puisque j'ai écrit cela en cours pendant 5 minutes ou j'ét étransportée ailleurs...et beaucoup de mes textes sont comme ça...mais c'est moi :happy:
 

Missadeline

New Member
crows link=topic=195.msg27757#msg27757 date=1127250787 a dit:
RevesCa n'a rien d'extraordinaire puisque j'ai écrit cela en cours pendant 5 minutes

Ton poéme est vraiment trés beau, à sa lecture il m'a donné des frissons...

j'attends de voir ce que tu peux faire en 10 minutes :biggrin:

En tout cas, je serais ravie de te lire de nouveau.
 

Une Ombre

New Member
Le fil

Fil d’araignée ou d’arianne. Planes dans les stratosphères d’une mer de poussières ; cratères émoussés. La mousse dans le verre vient à déborder, trop à faire, trop d’affaires à éclaircir. Comme ces cheveux jadis enduits de pento et maintenant délaissés dans leurs dernières croisées ce matin alors que j’allais pleurer le ciel d’un nuage éclaté sans doute de s’être persuadé que nul l’équivalait. Valeur marchande vous avez dit ? Valeur marchande vous avez dit ? Marchant sans envie, vie pépère, et mémère qui ne cesse de le passer ce balai d’une salle d’aristocrates, alors dansez maintenant. Aristocrates ? Alors dansez dans ces panoplies d’aristocrates. Ca me gratte le sang, fusion de mes pensées. Pensiez –vous que mon sang ainsi puisse s’écouler ? S’écouler, s’égoutter, dégoutté de la strate.
Niveau ZERO, allez maintenant descendez. Qu’il implore, qu’il s’explore, descendez le vous dis-je ! Il volait ce matin ce rapace, passait dans les sphères, errait dans les airs de familles esseulées. Descendez le vous dis-je ! Digérez, avalez ces couleuvres, sangsues insignifiantes au sarcasme sévère, verres astigmates, vers astigmates, et se délectent de ce corps décharné. Et l’alarme, entendez ! Et la larme, pleurez ! La larme, n’espérez pas de versement. Valeur marchande vous avez dit ? Quel est le prix d’une vie et du marteau pour l’assommer ? Et la somme de ses fibres ? Fil d’araignée ou d’arianne. Et après ? Un mouvement, une chute, une bobine qui roule… Et après ? Roule pour se dérouler. Une bobine décharnée.
 

Lily Dreams

Best Member
Ma Meilleure Amie

C’est une amie qui n’est pas n’importe laquelle
Trois ans qu’on se connaît, le temps se fait la belle


J’étais à Argentan et tu étais à Sées
Et puis à un moment je me suis décidée
A m’inscrire sur Lez où je t’ai aperçue
Toutes les deux à l’aise, on s’est ensuite vu.


Vingt-cinq kilomètres, des soirées sympas
Nous ont fait nous connaître et rigoler, ma foi !
Je me souviens des fois où assez biturée
Bien lourds étaient mes pas dans tes escaliers


Je ne suis pas sectaire, mais les écolos
Face à ces secrétaires, sont bien plus rigolos !


C’est une amie qui n’est pas n’importe laquelle
Trois ans qu’on se connaît, le temps se fait la belle


La soirée de Grenoble, la soirée de Nantes,
Le parcours des vignobles à table nous enchante
Malgré quelques coups durs, des liens qui se défont,
L’amour pas toujours sûr, notre amitié tient bon.


Et puis on a tenté un jour d’organiser
Un week-end animé au fond d’une contrée
On a lancé l’appel dans les « Soirées – Sorties »
Pour que viennent les belles en Basse-Normandie.


Au départ on aurait dû être une vingtaine
Mais nous fûmes en fait une bonne dizaine !
Bronzette sur la plage et plongeons pour certains
Je suis restée bien sage à regarder de loin


Et l’une d’entre nous bronzait à mes côtés,
M’a fait les yeux doux pendant notre soirée,
Mais moi j’ai préféré éviter ce regard
Que cette ébriété rendait un peu hagard…


Un apéro plus tard, la raclette avalée,
L’effet d’un bon pétard, j’ai tenté de jouer
Du synthé que j’ai eu bien du mal à brancher
Car l’esprit n’était plus vraiment bien connecté !…


Et toi tu as jeté tes nus-pieds dans le feu
Puis un alien est né sous le noir des cieux :
Une paire d’antennes, modelées dans l’alu ;
Des chaussures toutes belles emballaient tes pieds nus.


Ah, c’était quelque chose ce week-end normand !
Ma vie n’était pas rose mais c’était marrant ;
Puis ma vie a changé pas si longtemps après
Quand la jolie bronzée avoua qu’elle m’aimait…


Depuis y’a eu encore quelques belles soirées
Mais ici notre aurore s’est doucement levée…


Il y a quelques temps, tu m’as parlé de vous,
Ce doux amour naissant, ton petit ange roux ;
Si tu savais combien nous sommes bien contentes
De savoir que tes mains ont trouvé leurs amantes !…


Tu es une grande amie à laquelle je tiens
Je te souhaite aujourd’hui de mes alexandrins
Un bon anniversaire et beaucoup de bonheur
Mamzelle la gauchère qui avez un sacré c½ur !
 

crows

New Member
Missadeline link=topic=195.msg28252#msg28252 date=1127311596 a dit:
Ton poéme est vraiment trés beau, à sa lecture il m'a donné des frissons...

j'attends de voir ce que tu peux faire en 10 minutes  :biggrin:

En tout cas, je serais ravie de te lire de nouveau.

Merci,

Alors en voici un autre:

L’AUTRE, tu te demande qui il est pour être ici
L’AUTRE, qui vit en toi, te possède
L’AUTRE, a qui chaque nom convient et le ravi
Mais je t’assure que tu peux lui venir en aide

L’AUTRE, qui te questionne
L’AUTRE, qui vit et te fait peur
L’AUTRE, que tu ne connais pas
Tu n’auras pas le choix quand a son heure

L’AUTRE, inconnu, tu veux l’aider à partir
L’AUTRE, qui te fait chavirer, lui, elle
L’AUTRE, est un ami, mais tu veux en finir
Pourquoi n’entends-tu pas ses appels ?

L’AUTRE, tu le crois à l’extérieur de toi
L’AUTRE, s’efforce de te faire comprendre
L’AUTRE, il n’est pas qu’une croyance en toi
L’AUTRE, tu le fuis, tu veux le fendre

Mais pourquoi tout ça ?
Pourquoi te faire du mal ?
Ne sais-tu vraiment pas que…
……….
……….
L’AUTRE c’est toi
 
N

Nessscafe

Guest
Ce n'est pas une fin mais un début. Assise sur l'autel dédié à ma vie, un cri déchirant est poussé au hasard. Nul n'y répondra mais tous, vous l'entendrez. Toi qui ne me connait et ne me connaitra jamais, écoute ma voix, afin qu'elle ne meurt pas avec moi.
Ce n'est pas une fin, mais un début. Les bras tendus, les doits tentant de saisir le vent, m'imaginant tenir le souffle de la vie, le souffle d'autrui. J'espère etre retenue, car en fait je ne veux pas tomber. N'ayant plus la force de me convaincre, je cherche un espoir, une faible lueur qui pourrait me retenir, me donner une raison de continuer, tentant de ne pas baisser les yeux, pour ne pas voir les abysses grandissant sous mes pieds. Mais je ne peux les ignorer.
Je fais le vide dans ma tête, toujours les bras tendus, pour ne pas tomber.
Ce n'est pas une fin, mais un début. Observant une feuille voletant au vent, je m'interroge sur la véritable signification de mon existence.
Mais mes forces me quittent, ma faiblesse me pousse en avant...
Les yeux rivés sur cette feuille, il me semble que je la comprends, je compatis, je lui appartient. Je suis comme elle après tout. Errant dans les airs, trop loin de mes racines, je ne peux survivre. Alors je me laisse porter par le vent.
Ce n'est une fin, mais un début.
Je remarque sa couleur brunâtre, identique à la mienne. Je comprends que nous sommes mortes toutes les deux et que lorsque nous atterrirons enfin sur le sol, nous finirons en poussière. Sans personne pour nous regretter.
Mais elle s'éloigne, loin de moi. Il n'y a plus rien d'autre à faire. Je me suis raccrochée à cette simple feuille, comme si elle pouvait me sauver !
Je n'arrive pas à y croire !
Je réalise trop tard que je ne voulais pas tomber. C'est drôle tout ce que l'on peut penser... quand on tombe.
 

Une Ombre

New Member
En ce sens l'auteur des dialogues de "La Haine" se trompe ! C'est bien la chute l'important, et non l'atterissage ! :excl:

En tout cas j'aime bien ! bravo ! :cool:
 
N

Nessscafe

Guest
La haine... ca fait longtemps que je n'ai pas revu ce film - ô combien culte.

Merci une Ombre. :kiss:
 
N

Nessscafe

Guest
Ca y est, c’est le grand jour. Le moment que l’on attend depuis… depuis que notre esprit est capable de penser, de rêver, d’inventer. Oh, j’en avais rêvé de ce jour. Tous les regards sont rivés sur moi, comme je l’avais espéré. Je suis la reine de la soirée, debout dans ma belle robe blanche, une couronne de fleur ornant ma tête. Tous ne comprendront pas, peut-être même qu’aucun ne comprendra la promesse que je m’étais faite, il y a déjà plusieurs années. J’avais 6 ans le jour où j’ai saigné pour la première fois.
J’ai la tête qui tourne tellement je suis heureuse, mon c½ur bat à tout rompre. Je vais enfin prendre mon envol, être me moi-même. Et tous me verront telle que je suis, enfin.
J’ai passé des années à te cacher, je suis même tombée amoureuse de toi, de cette sensation que j’éprouvais uniquement en posant les yeux sur toi. J’aurais pu passé des heures à te caresser, mais dès que je te touche, tu m’entailles, tu me blesses. Ces gouttes de sang qui perlent au bout de mes doigts, je les prends comme une preuve d’amour, de dévotion. J’ai toujours su que tu serais là, près de moi, à moi, pour ce grand jour. C’aurait pu être une autre, mais j’ai préféré la lame de ton rasoir.
Vous ne comprendrez jamais ce qui m’a amenée jusqu’ici. Vous pensez savoir de quel bois je suis faite, mais, en entrant en contact avec vous, je change, je me modifie, je me fais caméléon. Pour mieux vous plaire, pour mieux entrer dans vos standards. Vous pensez m’avoir cernée, connaître chacune de mes pensées, de mes failles… Et pourtant…
Moi je sais. Vous n’êtes que des chiens, tous autant que vous êtes. Là, bavant, vociférant, hurlant pour que je me calme, mais c’est trop tard ! Vous me faites rire ! Arrêtez de faire semblant de vous intéresser à moi, de faire comme si j’existais. Je sais qu’aujourd’hui, qu’en cette minute délicieuse, je vous fais peur.
Ayez peur, tremblez… Je vais tout garder pour moi et vous ne connaîtrez jamais mon secret. Vous marcherez bientôt sur mon cadavre et respirerez mes cendres.
Ca y est ! C’est le grand jour, enfin.
Je ne sens aucune douleur, votre lame glisse le long de mon bras, entaille la chaire et tranche mes veines. Plongée dans vos yeux remplis d’effroi, je me délecte de votre horreur. Quoi ? La vue de mon sang se répandant sur ma robe blanche vous gêne ?
Ma robe blanche se plisse, ma vue commence à se brouiller. Inutile de retirer cette lame d’entre mes doigts, c’est trop tard. Elle m’abandonne, comme vous m’avez tous abandonner, ignorer quand je vous disais que tout allait mal. N’essayez pas de tarir mes blessures, c’est trop tard aussi.
Tout vient toujours trop tard. Je préfère m’endormir ensanglantée que de vivre à vos cotés.
Voilà la promesse que je m’étais faite, il y a de ça des années. J’avais 6 ans, le jour où j’ai saigné pour la première fois. Vous aviez ri.
 
N

Nessscafe

Guest
Les rayons du soleil commence à disparaître, voici le début de cette histoire. Aux alentours, une plage, un magnifique coucher de soleil, de minuscules vagues venant mourir sur le sable, écumantes, comme si après avoir fait le tour de la terre, elles n’en pouvaient plus et que, ivres de fatigue, elles échouaient sur le sable. Une brise légère faisait voler de minuscules grains de sable. La température commence doucement à baisser, faisant de cette chaude journée un lointain souvenir.
Au-delà de cette plage, une forêt d’arbres tropicaux. D’immenses cocotiers se balancent de gauche à droite, au rythme du vent, au rythme d’une musique inaudible qui resterait secrète, créée par la nature. Une noix de coco est prête à tomber, retenue uniquement par un mince filament de bois, elle soubresaute, comme pendue par une élastique. Plus haut le ciel s’assombrit, les nuages se rassemblent, près à accueillir la pluie et à pleurer sur cette nature meurtrie par les hommes.
Car plus loin, d’ignobles et immenses immeubles pointent vers le ciel, imposant leurs couleurs ternes, apportant la vie égoïste des hommes, polluant ce paysage paradisiaque.
La mer s’agite, le murmure des vagues ressemblent à une chanson. Une chanson d’amour peut-être, où un homme déclarerait sa flamme éternelle à une femme, où il lui promettrait la lune pourvu qu’elle l’aime et passe sa vie auprès de lui.
Ou une chanson d’adieu peut-être, laissant un goût amer dans la bouche, piquant le bout de la langue.
La noix de coco vient de tomber et s’est fendillée sur un coté. Le lait se fraie un chemin vers la sortie, et coule sur le sol, se fondant entre les grains de sable.
Il fait totalement nuit à présent. Le vent se fait plus vif, le froid pénètre les vêtements des badauds errant ça et là, observant l’horizon.
La mer s’agit et les vagues mangent le sable de plus en plus, comme si l’eau voulait se réfugier dans cette forêt de cocotier.
Mon corps ne résiste pas longtemps à l’assaut des vagues. Je l’observe se laisser emporter dans l’écume sauvage et flotter mollement à la surface.
Il commence à pleuvoir, je pleure aussi.
 
N

Nessscafe

Guest
"constatation"

il y a une minute, j'y croyais encore. et puis j'ai ouvert cette satanée fenêtre, prise par une soudaine envie de vomir. un vent glacial me soufflait au visage, alors que mon estomac se retournait.
Ecume, vagues, chaleur, noir, ivre...
l'étincelle brule encore, j'ai beau soufflé, elle ne s'éteint pas. Elle continue de bruler dans les profondeurs de mes entrailles. chaque battement de coeur me détruit, chaque déploiement de mes poumons m'étouffent. J'ai beau me griffer la gorge, je n'arrive pas à l'ouvrir. mais pourquoi suis-je aussi dure ? ma peau est de cuir, solide, tannée... mais je sais que j'arriverai à percer cette cuirasse. plus besoin de passer par la bouche pour vomir.
glace, chant, pur, morte, ivre...
je n'en peux plus de cette vie. perdue dans les méandres de mes pensées, telles des autoroutes ondulant vers un autre horizon, que je n'arrive pas à distinguer. Cette plate existence finit par me dégouter, sans que je sache d'où vient cette amertume. mais j'ai toujours envie de vomir. Je suffoque sans cesse.
terreur, factice, âpre, chocolat, ivre...
des heures immobiles, piégée entre quatre murs sans parler à personne, je commencais à croire que j'étais morte. Je n'entendais plus aucun son, j'étais heureuse. enfin, je pensais connaitre cette sensation. étrange... j'ai ouvert cette fenetre... et j'ai senti le froid. je n'en peux plus de cette vie.
 

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