Prêts concessionnels
Une autre crainte souvent exprimée est celle d’un préjugé
possible du FMI à l’encontre des prêts concessionnels. Il s’agit
de prêts qui sont bonifiés de manière à être assortis de conditions
plus avantageuses que les prêts commerciaux (taux
d’intérêt plus bas et période de grâce et échéance plus
longues). Ces prêts peuvent être considérés comme comportant
un élément don et un élément prêt commercial. Cependant,
comme il s’agit quand même d’emprunts, ils doivent
être classés, selon les conventions comptables, «au-dessous de
la ligne»; par conséquent, le déficit est incontestablement
accru du montant total des dépenses financées par un prêt de
ce type (voir la colonne 3 du tableau). Les détracteurs de l’approche
du FMI soutiennent que l’élément don du prêt doit
être traité comme tout autre don; par conséquent, pour un
prêt de 10 millions de dollars qui comporte un élément de
don de 40 %, le déficit, don inclus, n’augmenterait que de
6 millions de dollars par rapport au niveau initialement prévu
au programme (colonne 4 du tableau), contre 10 millions
selon les conventions comptables habituelles.
Cette méthode comptable ignore un élément crucial qui distingue
les dons des prêts concessionnels, à savoir l’obligation de
remboursement intégral associée à ces derniers. Ce qui a vraiment
le caractère d’un don dans un prêt concessionnel, c’est la
bonification d’intérêts, dont la valeur actualisée augmente avec
la durée de la période de grâce et des
échéances du prêt.
En conséquence, le
don est effectivement fourni par fractions
sur la durée de vie du prêt, et non
en un seul versement.
http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2004/12/pdf/basics.pdf