Conséquences:
1)POur les "salariés:
Précarité de l'emploi:Les emplois atypiques ont plus que doublé sur la période 1985-2000. Ils constituent la principale réserve alimentant le chômage
2)Les entreprises vont chercher à organiser le travail de manière à pouvoir répondre aux exigences de la croissance économique. Elles vont chercher à ce que leur main d'œuvre leur coûte le moins cher possible, en particulier en adaptant exactement son volume aux besoins de production (zéro stock). Adapter le volume de la main d'œuvre aux nécessités de la production, c'est le faire varier, en plus ou en moins, quand la production varie. C'est ce que l'on appelle la flexibilité. La flexibilité peut être externe ou interne (à l'entreprise) :
-On parle de flexibilité externe quand l'entreprise fait varier le volume de sa main d'œuvre en recourant au marché du travail.
A court terme, face à une variation de son activité, par exemple une chocolaterie avant Noël, une entreprise peut embaucher en contrat à durée déterminée ou recourir à des intérimaires. S'il s'agit d'une diminution de l'activité, l'entreprise va licencier.
A plus long terme, l'entreprise peut essayer de se dégager du poids que représentent les contrats de travail à durée indéterminée et la gestion de la main d'œuvre en les limitant au maximum. Pour cela, elle peut externaliser une partie de son activité et donc de sa main d'œuvre. Prenons un exemple. La RATP, entreprise des transports collectifs parisiens, a depuis longtemps externalisé le nettoyage du métro parisien : auparavant, les agents de nettoyage étaient embauchés par la RATP, bénéficiaient donc du statut RATP en particulier pour les salaires et les horaires de travail. Depuis l'externalisation, ce sont des entreprises de nettoyage privées qui assure le ménage du métro. Les agents de nettoyage ont donc changé de statut en même temps que d'employeur. Ils appartiennent à des entreprises beaucoup plus petites, en concurrence (le nettoyage est assuré par des sociétés différentes selon la station de métro). On voit bien l'intérêt que la RATP retire de cette externalisation : elle a moins d'employés à gérer, elle se contente de passer un contrat commercial avec les entreprises de nettoyage et ce sont celles-ci qui se débrouillent pour fixer les conditions de travail et de rémunération de leur personnel. En cas de mécontentement, le personnel s'adressera aux entreprises de nettoyage et non plus à la RATP. Ce raisonnement, qui débouche sur l'externalisation, peut être fait à propos de nombreuses activités dans l'entreprise. Ainsi les tâches de formation ou de recherche, celles de gardiennage ou de nettoyage, le calcul des paies, peuvent être externalisées parce que cela revient moins cher à l'entreprise. Pour l'emploi, la conséquence peut être double : la diminution du nombre d'emplois n'est pas obligatoire mais en général, d'une part la précarité augmente et d'autre part les conditions de travail s'aggravent.
Les entreprises peuvent aussi, toujours à long terme, délocaliser une partie de leur activité à l'extérieur du territoire national si elles jugent que c'est plus rentable pour elles. Ainsi, une partie des banques françaises font-elles faire la mise à jour quotidienne des comptes de leurs clients en Asie du sud-est : le travail se fait la nuit pour la France, mais le jour là-bas, ce qui convient bien à la tâche en question. Et techniquement, cela ne pose pas de problème : il suffit d'envoyer les données par Internet.
-La flexibilité peut aussi être interne (c'est-à-dire à l'intérieur de l'entreprise) : le temps de travail va varier d'une semaine sur l'autre au cours de l'année. En fonction des commandes ou de la charge de travail prévisible pour la semaine à venir, les travailleurs sont avertis de la durée du travail qu'ils feront la semaine suivante. Selon les entreprises, cette durée peut varier entre 0 heure et 48, voire 52 heures. Il peut alors y avoir une très grande flexiblité du temps de travail pour les salariés. L'autre possibilité, en particulier dans les services en contact avec la clientèle, est d'embaucher à temps partiel, juste pour les moments où il y a plus de clients. Ainsi, les magasins sont devenus les champions du travail à temps partiel : il faut plus de caissières à certaines heures de la journée qu'à d'autres. Certaines femmes sont alors employées en CDD 2 heures le matin et 3 heures l'après-midi entre 16h et 19h30, par exemple. On imagine les conséquences de ce genre d'emploi du temps quand les salariées habitent loin comme souvent dans la région parisienne, alors que le salaire est évidemment fonction de la durée effective de travail.
Cette flexibilité croissante explique évidemment l'augmentation du nombre des emplois atypiques puisque les entreprises vont avoir davantage recours aux CDD, au travail intérimaire et au travail à temps partiel pour assurer la flexibilité et la maîtrise des coûts dont elles ont besoin.
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