L'Abbé Pierre est mort. C'est un grand homme qui nous quitte, peut être plus même. Je souhaite lui rendre hommage, je pense à son combat, à sa vie.
Il est 13 h 10, le 1er février 1954, quand sur les ondes de Radio Luxembourg une voix haletante prend l’antenne:
« Mes amis ! Au secours ! Une femme vient de mourir, gelée, cette nuit, à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2 000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain… Plus d’un presque nu… Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain, 5 000 couvertures… »
Dans les minutes qui suivent, le standard de Radio Luxembourg explose. « Où ? Comment ? » demandent des milliers d’auditeurs bouleversés. Les mots poignards ont porté. L’Abbé Pierre vient de toucher au c½ur, à l’heure du déjeuner, une France assise au chaud, repue, inconsciente du malheur des hommes, des femmes et des enfants qui sont à la rue...
Il est 13 h 10, le 1er février 1954, quand sur les ondes de Radio Luxembourg une voix haletante prend l’antenne:
« Mes amis ! Au secours ! Une femme vient de mourir, gelée, cette nuit, à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2 000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain… Plus d’un presque nu… Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain, 5 000 couvertures… »
Dans les minutes qui suivent, le standard de Radio Luxembourg explose. « Où ? Comment ? » demandent des milliers d’auditeurs bouleversés. Les mots poignards ont porté. L’Abbé Pierre vient de toucher au c½ur, à l’heure du déjeuner, une France assise au chaud, repue, inconsciente du malheur des hommes, des femmes et des enfants qui sont à la rue...