Bonjour,
Voilà ce que j'ai noté en cours :
Document 1 :Un jeune marquis, Oronte, s'adressant à Alceste, se répand en compliments excessifs et en louanges inattendues, et parvient à lui faire entendre un sonnet au goût du jour, dont il est l'auteur, pour lui demander son avis, qui sera, il en est sûr, très élogieux. Alceste s'efforce d'éviter l'épreuve, mais il est obligé d'écouter le sonnet. Philinte multiplie les éloges. Alceste, embarrassé, cherche des faux-fuyants et bientôt développe une critique précise qui blesse gravement Oronte. Ils se querellent. Oronte sort, se considérant comme offensé.L'intérêt de l'extrait repose notamment sur le jeu théâtral qui voit Oronte moqué par Alceste mais aussi par le public. Le passage nous intéressera également par l'affirmation des conceptions poétiques du personnage principal de la pièce. Il convient donc d'analyser les vers sous les espèces de la Comédie et de l'art poétique.
Document 2 :Serge est un amoureux d’art moderne. Marc est le gardien des valeurs traditionnelles, celui à qui on ne la fait pas et qui ne se laisse pas embrouiller par la mode, enfin Yvan a échoué dans vie professionnelle et affective et semble n’avoir que ces deux amis de précieux. Ce trio va s’entre déchirer autour de ce tableau blanc en invoquant tous les arguments qui tournent autour de l’Art moderne. Le rythme est très enlevé et l’on n’arrête pas de rire du début à la fin. Et Yvan, le tiers, tente de réconcilier les deux protagonistes, dont la rupture s'annonce de plus en plus évidente. Tentative vaine. Le rapport humain se brise sur un fait inéluctable : les deux hommes s'enferment de plus en plus dans leurs convictions, rendant tout dialogue impossible.
Document 3 :
Les Caractères sont des textes brefs sur la cour. La Bruyère y dénonce l'hypocrisie, les abus de pouvoir, la fausse dévotion. Il s'agit de portraits physiques et moraux où La Bruyère critique notamment l'attitude de l'homme face à la guerre, la corruption par l'argent, etc. Dans notre texte, La Bruyère critique le comportement des courtisans, révélant leurs manies, leurs extravagances, leur ridicule, et il nous présente, avec "Acis", le portrait d'un précieux dont il fait une critique animée. Le portrait : Acis est un courtisan, il porte un "habit" et s'entretient avec des personnes de son rang. Il emploi un langage alambiqué, obscur, incompréhensible ("galimatias"
. L'auteur lui pose une série de questions qui sont à l'image du personnage précieux, compliqué. La
récurrence des verbes "dire" et "avoir" montre qu'il y a deux choses importantes pour le précieux : le parler et la possession. Acis est un personnage présomptueux, il recherche l'originalité, et pense avoir de l'esprit avec son langage obscur. Avec "Est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ?", La Bruyère lui rappelle l'un des principes essentiels de la communication : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" (Boileau). Acis est un personnage anticlassique : il s'agit d'un portrait stéréotypé qui frôle la caricature.Une critique animée et sévère : Les procédes d'animation sont nombreux : Le dialogue met en présence l'auteur et son personnage. L'auteur se met en scène lui-même et devient l'interlocuteur d'Acis. Les multiples
interrogations, au début de notre texte, participent de cette animation. L'emploi du
présent de l'indicatif rend le texte plus vivant et donne au récit la saveur du vécu. L'énigme, préparée dès le début du texte, puis avec "je vais vous jeter dans l'étonnement", et enfin la révélation qui survient dans la seconde partie du texte, formant un véritable coup de théâtre : "une chose vous manque, c'est l'esprit", tient le lecteur en haleine. Le présentatif "c'est" met en valeur l'
énoncé de l'auteur. Il s'agit bel et bien d'une critique vexante pour Acis. Le moraliste porte l'estocade avec "ce n'est pas tout" et "peut-être" : avec "peut-être", le doute est suscité dans l'esprit du lecteur, doute qui est accentué par l'
occurrence "croire". Même en adoptant les manières et le langage simple des gens d'esprit, Acis pourra tout juste gagner l'indulgence de la société qui feindra de croire qu'il n'est pas totalement dépourvu d'esprit. La critique vise les
Acis de tous les temps : "vous et vos semblables, les diseurs de phébus" (allusion a Phébus (Apollon) dont les oracles étaient difficiles à comprendre) —> La Bruyère exprime une vérité générale, la phrase est proverbiale : "est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle ?" (la généralisation est soulignée par l'emploi du pronom
indéfini "on" qui englobe Acis, ses contemporains et ses successeurs).
Conclusion :Ce texte est donc un portrait animé d'un courtisan au langage inadapté, incompréhensible, et qui se croit homme d'esprit. Le moraliste lui fait comprendre dans un dialogue fictif au rythme enlevé et sur un ton sévère la nécessité et les avantages d'une expression claire et d'un comportement plus modeste.
Document 4 :L'auteur définit 3 types d'argument pour définir la politesse chez les Elites : ordre moral, ordre social ou politique et d'ordre esthétique. Ensuite il décrit les 3 arguments.
Voilà.