D'après moi on a aussi surtout massifié l'enseignement, du coup on se retrouve avec plein de jeunes qui ne sont pas non plus "adaptés" aux études supérieures. Et moi je dis aussi qu'on leur a tout bonnement MENTI !!! C'est bien beau de s'imaginer dans tel ou tel métier, mais le REEL reprend ses droits et c'est bien pour ces raisons qu'une bonne part de jeunes de fac sont crispés et tendus, ont peur de l'avenir parce qu'ils se rendent compte à l'issue du cursus que les places sont très chères et beaucoup vont galérer dans la précarité. Alors oui, on ne peut pas obliger un jeune à ne pas suivre SA filière, parce qu'il est passionné, mais pour autant, par principe, il ne peut pas accuser la société de ne pas trouver d'emploi !!! Bon ce qui compte, ce n'est pas tant la formation de départ, pour l'université, mais la capacité d'analyse, de recul et d'adaptation. Et puis d'autres râteront leur entrée en fac, pour un tas de raisons, mais une bonne part, ne sont pas "fait" pour ce système universitaire.
En outre, Je ne veux choquer personne et ni dénigrer, mais j'ose quand même dire qu'il faut de tout pour faire un monde et ma foi tout le monde n'a pas les aptitudes pour faire des études longues, voire de la recherche, car le but de la fac c'est aussi cela en premier lieu. Elle n'est pas là, je dis bien normalement, pour former à un emploi précis, mais pour donner tous les instruments et les outils et surtout la culture qui devrait permettre au jeune de s'adapter à la société et donc aux emplois proposés, conformes à son domaine de prédilection. L'université c'est normalement le lieu de la recherche et de la diffusion du savoir et de la connaissance, surtout de nouvelles connaissances trouvées dans le cadre de missions de recherches au CNRS en France ou ailleurs pour l'étranger.
L'apprentissage et les filières pro ont longtemps été boudées parce que moins "reluisantes" et considérées comme des filières synonyme d'échec voire plus grave, comme des secteurs "poubelles" selon le sociologue Dubet. Franchement, ce crétin n'a pour moi rien compris.
Je ne comprends pas pourquoi on n'ouvre pas plus de places dans ces secteurs et surtout pourquoi on n'informe pas plus sur ces secteurs, qui peuvent franchement être intéressants. Je ne parle pas seulement des métiers d'art. On devrait aussi créer des passerelles car le système est on ne peut plus figé alors que ça ne devrait pas. Les études à distance ça marche. Pourquoi ne pas plus permettre à des adultes de reprendre des études quand ils le souhaitent ou quand ils doivent se reconvertir ?? Là aussi, on sait que c'est plus compliqué qu'il n'y paraît. La VAE ça marche aussi, mais tout le monde n'y a pas encore accès soit par manque de niveau ou d'infos !!
Cherchez aujourd'hui un plombier ou un charpentier pour votre toiture qui tombe et vous verrez à quel point vous allez ramer !!!
C'est aussi un changement de mentalité qu'il faut opérer, je crois !!! Et puis n'oublions pas Villepin qui , avec sa proposition de placer des trublions à 14 ans en filière d'apprentissage parce que ce jeune a l'audace d'excéder les profs en face de lui, a détruit tout ce travail d'information réalisé par les artisans désireux de valoriser leurs filières !!!
Ce doit être des secteurs à succès, pas des formations parkings !!!
Pour les filières dites "bouchées" ou peu porteuses d'ouverture, sans doute faut-il remettre une couche sur la double formation pour permettre à ces jeunes de gagner leur vie sans ramer ou se retrouver à remplir les rayons à Carrouf' ou ailleurs. Je n'ai rien contre ces employés-là mais bon quand on est en master histoire ou histoire de l'art, on ne s'imagine sans doute pas à ces postes là au départ !!!
Mais j'ai tendance à dire aussi que lorsque l'on est un passionné, un tant soit peu "ouvert" et surtout lucide, on est normalement apte aussi à la jugeotte et donc à se dire qu'il faut étoffer son profil pour ne pas se retrouver sur le carreau 5 ans plus tard. On sait que les concours sont difficiles et peu ouverts surtout quand ça dépend en plus d'un ministère d'Etat, notamment en ce moment où l'on dégraisse plus que l'on ne recrute.
Perso je fais partie de ces gens passionnés d'histoire et d'histoire de l'art. Bon peut être qu'à la trentaine ou milieu de la vingtaine, avec une vie d'adulte, ben on se rend compte davantage que le quotidien n'est pas simple et qu'il faut bien manger et vivre. Je ne sais pas quoi dire à ce propos, mais bon pour les étudiants, déjà les études c'est de plus en plus dur financièrement car de moins en moins de parents peuvent assumer financièrement, donc j'imagine tout de même que beaucoup doivent le savoir aussi. Dans un premier temps je m'engage sur la com et ensuite sur l'histoire.
Effectivement comme le dit Eneloges, on ne peut pas non plus prendre les étudiants par la main, c'est aussi à eux de savoir pêcher les infos au bon endroit, etc On ne peut pas tout faire à leur place.
Mais j'ai toujours, pour ces filières, été pour une sélection drastique dès le départ, notamment sur motivations et dossier par exemple.
Mais le plus important, c'est le projet professionnel : en gros savoir surtout pourquoi on s'engage dans cette filière. Ce n'est pas seulement une question de maturité, c'est une question d'envie et de lucidité surtout, avec réflexion derrière pour montrer que l'on n'est plus un ado en pleine crise et qui ne sait pas surtout pourquoi il est là. Ca peut expliquer aussi l'échec alarmant en premier cycle de fac.