Il y a tant d'histoires "hors du commun" à raconter... En bref, 3 des plus atypiques :
:fleche: En prospection, un après midi glacé d'hiver, en rase campagne, des gens me donnent l'adresse d'une grand-mère qui "est toujours là" et qui pourra me renseigner au sujet d'une maison à vendre. Je vais donc à l'adresse en question: maison années 70, pavillon classique... Je sonne à la poste... Rien... Puis quelques secondes plus tard, des "BOOM, BOOM, BOOM" très très fort à l'intérieur de la maison... A moitié inquiet, je ressonne, frappe fort... Rien... Le bruit sourd continue à résonner... Je décide alors de faire le tour de la maison, voir ce qui peut bien se passer. Côté jardin, les 3 portes fenêtres ouvertes ! Le bruit qui résonne toujours de l'intérieur de la maison... J'appelle: "il y a quelqu'un ???" en entrant timidement sur le perron du séjour... Et là, une petite grand mère en bottes, short et tee-shirt (il devait faire 0°), m'apparaît, une ENORME masse à la main... Une mamie de 94 ans, qui était en train de démolir une cloison de sa maison (enfin ça ressemblait à une maison mais c'était plutôt un "squat" de grand mère) avec qui j'ai discuté une bonne heure dans le froid... Elle a fini par couper court à la conversation, elle devait aller couper du bois à la hache dans le jardin !!!!
:fleche: Un peu moins drôle et glaçant.. Un prescripteur me donne une info sur la maison d'un de ses voisins qui divorce et qui vend... je vais donc à l'adresse indiquée. Premier passage, personne. Je laisse un prospectus et une carte dans la boite aux lettres. Le lendemain soir, je repasse. Un petit monsieur, la mine triste, m'ouvre, avec son cocker dans les jambes qui abboie... Spitch habituel... Il me dit que sa maison n'est pas à vendre, mais qu'il a gardé ma carte s'il entendait parler de quelque chose. Une semaine plus tard, une agence concurrente passe une photo de l'intérieur de cette maison. Oeil avisé, je reconnais le carrelage et les ouvertures ! Je décide donc d'y retourner. Passage en début d'après midi : de la lumière, le chien qui abboie, mais personne qui répond. Je prospecte un peu dans le quartier, on ne sait jamais, et repasse deux heures plus tard, scénario identique. Je laisse un prospectus dans la boite, et rentre à l'agence... Le lendemain matin, mon prescripteur m'appelle. Il me demande si j'avais rentré la maison à la vente. Je lui répond que non. Il m'annonce alors que le propriétaire a été retrouvé, suicidé, la veille au soir. L'heure de son suicide correspondait avec mon premier passage. Glaçant. Si bien que, malgré l'appel de la veuve quelques jours plus tard (elle avait retrouvé la carte), j'ai refusé le mandat.
:fleche: Un jour de pige... Je tombe sur une annonce d'une maison ancienne, en campagne, avec un beau terrain qui correspond parfaitement à la recherche de clients passés me voir la veille. J'appelle le propriétaire (particulier... ça aide !) et bingo, personne n'avait encore appelé ! Il m'explique brièvement qu'il est le liquidateur d'une société, que la maison appartient à cette société, qu'il y a des occupants sans titre dedans, qu'un jugement d'expulsion a été prononcé, qu'il accepte de nous signer un mandat exclusif, mais, n'étant pas sur la région, que tout devrait se faire par correspondance. Il m'envoie alors par fax toutes les pièces nécessaires à la rédaction du mandat. Cependant, en bon professionnel, je lui propose d'aller voir la maison pour lui donner mon estimation du prix, et surtout, la connaître pour la proposer. Je sens une réticence, puis il me propose d'y aller directement. Je prends donc ma petite auto, et fonce en rase campagne. Je trouve le lieux dit au bout d'un certain temps, assez isolé. Un camp de gens du voyage, une ancienne ferme et quelques maisons. Mais je ne sais pas de quelle maison il s'agit, en lieu dit, il n'y a pas d'adresse. Je vais donc voir une jeune fille du camp. Elle m'entraine dans une bicoque ou tout les gens du camp (environ 50 personnes) étaient en train de manger... Assez froidement, ils m'indiquent de quelle maison il s'agit. J'y vais donc. Je sonne... Une jeune fille (14-15 ans)sort par le côté de la maison et garde une certaine distance (100m) derrière une petite barrière. Je lui explique que je suis mandaté pour m'occuper de la vente de la maison et souhaite voir ses parents. Elle crie "Maman, c'est encore un connard qui vient nous emmerder!" Malheureusement, ce n'est pas la mère qui sort, c'est le père, avec deux molosses... Et une carabine au poing... Qui commence à m'insulter en hurlant... M'excusant, je bafouille de quoi légitimiser ma présence ! Il me menace de me tirer dessus... Puis s'énervant tout seul il finit par me lacher dessus ses molosses. Réaction primaire, j'ai détalé. Je ne sais pas si j'ai courru plus vite que ses chiens ou s'il les a rappelés, toujours est-il que la gadoue et les mocassins vernis, on les oublie vite dans ces situations ! Là, plus question d'être pro, j'ai jamais rappelé le vendeur...
Voilà voilà, une "partie" des souvenirs de ces deux ans... :wink2: