pour être plus explicite
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:arrow: le point de vue libéral
Pour les économistes néo-classiques, le marché du travail permet de fixer un salaire et un niveau d'emploi correspondant à l'offre de travail (des actifs) et à la demande (des entreprises). la hausse ou la baisse du salaire permet que l'emploi s'adapte au nombre de travailleurs désirant un emploi. par exemple, un chômage passager créé par un afflux d'actifs nouveaux est supprimé par la baisse du salaire, ou plus exactement du coût salarial (salaires et charges)
pour ces économistes libéraux, tout chômage durable est donc volontaire, soit dû au choix de certains actifs de ne pas travailler au niveau de salaire du marché, soit dû à l'action de l'Etat ou des syndicats. en effets, ces derniers, par leurs interventions, faussent l'action du marché. par exemple, les allocations chômage ou le RMI poussent les non qualifiés à exiger des salaires que les entreprises ne peuvent leur verser. de même, le SMIC fixe un niveau de salaire trop élevé par rapport à la productivité des travailleurs concernés. les entreprises préfèrent alors substituer le capital au travail ou utiliser leurs fonds dans des placements financiers.
enfin, le niveau excessivement élevé des salaires défavorise également l'emploi, en rendant non compétitives les entreprises concernées, par rapport à leur concurrentes des pays à bas salaires (NPI)
:arrow: le point de vue Keynésien
Keynes, dans la Théorie générale (1936), refute cette argumentation, développée à cette époque par A. Pigou. ce sont les entrepreneurs qui fixent le niveau de l'emploi en fonction de la demande qu'ils anticipent (demande effective). celle-ci dépend de la consommation finale des ménages et de l'investissement.
la consommation est déterminée par les revenus (notamment les salaires et les prestations sociales) et par la propension à consommer ^part du revenu consommée). l'investissement sera fixé en considération du niveau futur de la demande et du taux d'intéret.
les salaires doivent donc être suffisants pour favoriser la demande et l'emploi. l'Etat a la responsabilité d'agir pour que la dépense, privée et publique, soit suffisante pour permettre le plein emploi. le marché livré à lui-même peut tout à fait se trouver dans une situation durable de sous-emploi.
:arrow: chômage classique et chômage Keynésien
il y a certe opposition entre ces deux conceptions, par exemple sur la question cruciale des rapports entre salaire et emploi. mais il est vrai aussi que, dans la réalité, ces 2 types de chômage peuvent exister, en se mélangeant ou en se succédant.
Edmond Malinvaud, de l'école du déséquilibre, a montré comment le chômage classique décrit par les libéraux et le chômage keynésien correspondaient à des situations économiques distinctes sur le marché des biens et services et du travail.
d'autre part, le marché du travail est marqué par la segmentation, la faible mobilité, les défauts d'informations. enfin, l'analyse est encore compliquée par l'ouverture croissante des économies : l'emploi national dépend de plus en plus de la répartition des parts de marché entre les entreprises, en partie déterminée par leurs coûts respectifs.