Bonjour, voila je dois résumer les idées principales du texte ci-dessous pour mon cours d'éco, le problème c'est que je comprends rien. Est-ce que quelqu'un peux m'aider et surtout m'expliquer. Je vous en pris je suis vraiment désespérée. :cry:
Alternatives Economiques : On trouve dans la pensée économique dominante des keynésiens qui adoptent des hypothèses néoclassiques, des néoclassiques qui s'intéressent aux institutions, etc., ce qui donne l'impression d'un brouillage total du discours des économistes. Qu'en pensez-vous ?
Daniel Cohen : Cette critique doit être mise en vis-à-vis d'une autre, qui est parfois également faite aux économistes, qui serait celle d'un manque de pluralisme. Or, je pense effectivement que la tendance de la pensée économique dominante est celle que vous désignez. On a bien le sentiment qu'un nouvel éclectisme règne aujourd'hui dans la profession. Quel que soit le sujet retenu (le commerce est-il bon ou mauvais pour la croissance ? le chômage est-il volontaire ou subi ? la nouvelle économie favorise-t-elle ou non la concurrence ?...), ce n'est pas « la » doctrine qui dicte la réponse. Ce sont les données, pourvu qu'il en existe, qui permettent de répondre à la question.
D'où cela vient-il ? D'une révolution technique et politique : l'accès à d'immenses capacités de calculs sur des données elles-mêmes beaucoup plus riches que par le passé. En France, par exemple, le monopole public de production et d'utilisation des données conféré à l'Insee a volé en éclats du fait de la démocratisation de l'accès à la puissance de calcul. De ce fait, l'empirisme règne sur la science économique et le renouvellement théorique a été moindre au cours des vingt dernières années que par le passé (mais non négligeable toutefois). Il y a maintenant des domaines entiers de l'analyse économique où il n'y a plus de théorie.
Le débat porte donc moins sur la recherche d'une nouvelle théorie pour comprendre le monde et davantage sur un devoir d'inventaire par rapport à l'infinie variété de théories que les économistes ont produite au cours des siècles.
Les économistes ne font oeuvre scientifique qu'a posteriori, quand les données leur permettent de trancher entre diverses théories alternatives. Cela fait peut-être de l'économie une discipline moins intéressante qu'elle n'a pu l'être ou qu'on a pu croire. Le grand souffle promis aux gens qui étudient l'économie pour trouver une vision globale du monde n'est plus. Ça me paraît une bonne chose.
Le jugement a priori des économistes n'est pas pour autant inutile. En fait, il est essentiel quand il s'agit de dénoncer des raisonnements économiques faux. Si l'on dit que le progrès technique est en soi source de chômage, si l'on dit que les pays pauvres vont pousser à la faillite les pays riches, etc., les économistes peuvent démasquer ces prétendus jugements universels et leur opposer non pas un discours, mais une série de contre-exemples historiques.
La pensée économique s'est construite autour de grands auteurs qui ont forgé le raisonnement économique : Ricardo, qui a permis de penser la rente et les avantages comparatifs ; Walras, qui a permis de penser les interdépendances entre les différents marchés ; Keynes, qui en a montré les limites ; Schumpeter, qui a donné des cadres de raisonnement pour penser la croissance économique. Ces gens ont produit les concepts fondamentaux de l'analyse économique. On ne peut guère comprendre la rente foncière sans passer par la théorie de Ricardo. Difficile de parler de chômage et de crise économique sans saisir les enjeux de la théorie keynésienne... Les économistes ont construit au cours du temps des outils de réflexion qui leur donnent des moyens d'analyse incomparables.
Alternatives Economiques : On trouve dans la pensée économique dominante des keynésiens qui adoptent des hypothèses néoclassiques, des néoclassiques qui s'intéressent aux institutions, etc., ce qui donne l'impression d'un brouillage total du discours des économistes. Qu'en pensez-vous ?
Daniel Cohen : Cette critique doit être mise en vis-à-vis d'une autre, qui est parfois également faite aux économistes, qui serait celle d'un manque de pluralisme. Or, je pense effectivement que la tendance de la pensée économique dominante est celle que vous désignez. On a bien le sentiment qu'un nouvel éclectisme règne aujourd'hui dans la profession. Quel que soit le sujet retenu (le commerce est-il bon ou mauvais pour la croissance ? le chômage est-il volontaire ou subi ? la nouvelle économie favorise-t-elle ou non la concurrence ?...), ce n'est pas « la » doctrine qui dicte la réponse. Ce sont les données, pourvu qu'il en existe, qui permettent de répondre à la question.
D'où cela vient-il ? D'une révolution technique et politique : l'accès à d'immenses capacités de calculs sur des données elles-mêmes beaucoup plus riches que par le passé. En France, par exemple, le monopole public de production et d'utilisation des données conféré à l'Insee a volé en éclats du fait de la démocratisation de l'accès à la puissance de calcul. De ce fait, l'empirisme règne sur la science économique et le renouvellement théorique a été moindre au cours des vingt dernières années que par le passé (mais non négligeable toutefois). Il y a maintenant des domaines entiers de l'analyse économique où il n'y a plus de théorie.
Le débat porte donc moins sur la recherche d'une nouvelle théorie pour comprendre le monde et davantage sur un devoir d'inventaire par rapport à l'infinie variété de théories que les économistes ont produite au cours des siècles.
Les économistes ne font oeuvre scientifique qu'a posteriori, quand les données leur permettent de trancher entre diverses théories alternatives. Cela fait peut-être de l'économie une discipline moins intéressante qu'elle n'a pu l'être ou qu'on a pu croire. Le grand souffle promis aux gens qui étudient l'économie pour trouver une vision globale du monde n'est plus. Ça me paraît une bonne chose.
Le jugement a priori des économistes n'est pas pour autant inutile. En fait, il est essentiel quand il s'agit de dénoncer des raisonnements économiques faux. Si l'on dit que le progrès technique est en soi source de chômage, si l'on dit que les pays pauvres vont pousser à la faillite les pays riches, etc., les économistes peuvent démasquer ces prétendus jugements universels et leur opposer non pas un discours, mais une série de contre-exemples historiques.
La pensée économique s'est construite autour de grands auteurs qui ont forgé le raisonnement économique : Ricardo, qui a permis de penser la rente et les avantages comparatifs ; Walras, qui a permis de penser les interdépendances entre les différents marchés ; Keynes, qui en a montré les limites ; Schumpeter, qui a donné des cadres de raisonnement pour penser la croissance économique. Ces gens ont produit les concepts fondamentaux de l'analyse économique. On ne peut guère comprendre la rente foncière sans passer par la théorie de Ricardo. Difficile de parler de chômage et de crise économique sans saisir les enjeux de la théorie keynésienne... Les économistes ont construit au cours du temps des outils de réflexion qui leur donnent des moyens d'analyse incomparables.