Lune est l’autre
Elle se lève en me laissant en tête à tête
Avec mes rêves d’un matin si ordinaire
Cachée au chaud entre l’oreiller et la couette
Je me rendors, laissant courir l’imaginaire…
Elle prépare la journée qu’est déjà là ;
Les rues sont sombres aux couleurs des lampadaires ;
Elle distribue les croquettes à ces deux-là,
En remettant le jus de fruits au frigidaire.
Une fois prête, la porte s’ouvre à nouveau.
Je me réveille au garde-à-vous pour la serrer
Sentir son visage frais, elle mes bras chauds,
Avant qu’elle ne s’en aille pour travailler…
Parfois j’me lève aussi pour jouer au supporter,
En la réchauffant de la fraîcheur matinale.
Je l’encourage, la soutiens – tendre Lumière –
Puis referme la porte, soudain solitaire…
Les heures s’évaporent alors peu à peu.
Je vaque à mes affaires en ayant pour compagnes
Ronronnements câlins au pelage soyeux ;
Je reste à espérer que l’ennui ne me gagne.
Et puis le soir arrive : à la porte je guette
Son retour qui approche, le cœur palpitant,
Une fois arrivée, à son cou je me jette
En ressentant en moi l’attraction d’un aimant.
Les années passent, les unes après les autres,
La routine prend parfois le pas sur le reste,
Les étincelles s’éteignent par notre faute,
Mais la feuille suffit à rallumer la braise…
Le bois crépite à nouveau : les flammes apparaissent,
Le silence se brise sous la confession,
Le bas-ventre supplie d’un appel aux caresses,
Avant de se cambrer, au rythme de l’union…
27/02/2009 (1h05)