Onur ... la suite !
Comment Marmara gère cette situation de crise ....
Le voyagiste Marmara a fait partir ses touristes par la Belgique
Pour Stéphane et Larissa, couple de touristes français croisé, dimanche 15 mai, à l'église Sainte-Sophie à Istanbul, le week-end en Turquie a commencé par la Belgique, comme au bon vieux temps des charters. "Samedi, à Roissy, on nous a fait monter dans un bus et nous sommes partis vers l'aéroport belge de Charleroi d'où nous avons décollé. Il y avait deux cars pleins de touristes dans notre situation. Pour le retour, prévu mercredi, nous sommes dans le flou. Nous avons essayé de contacter Marmara mais personne ne peut nous renseigner" , expliquent-ils.
Même réaction chez Sophie et Xavier, un couple de Français, venu aussi par Charleroi : "Je ne voulais pas prendre un charter mais nous avons acheté le voyage sur Internet et nous n'avons su qu'après qu'Onur Air était une compagnie de ce type. Surtout, on se demande pourquoi la Belgique autorise les vols et pas les autres pays. Nous étions contents d'arriver." Profitant du manque d'unité européenne sur la décision d'interdire les vols d'Onur Air, Hervé Vighier, le patron du voyagiste Marmara, a, en effet, fait partir des dizaines de clients français, samedi 14 mai, de Charleroi, en Belgique, cette dernière n'ayant pas banni Onur Air de son espace aérien. Interrogé par Le Monde, M. Vighier se défend d'avoir pris un risque ou exposé sa clientèle à un quelconque danger. "Je n'ai pas à douter de décisions prises par les autorités aériennes belges. Si la France, la Suisse, l'Allemagne et les Pays-Bas ont proscrit Onur Air, en revanche, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne et la Belgique n'ont pas pris de décision en ce sens" , justifie-t-il.
"C'est le seul recours que j'avais" , plaide-t-il, déplorant d'avoir été prévenu vendredi 13 mai, peu après 18 heures, par la direction générale de l'aviation civile, "seulement six heures avant la mise en place de l'interdiction, alors que tous les fonctionnaires étaient partis en grand week-end sans la moindre possibilité d'obtenir des explications" .
Pour les jours qui viennent, M. Vighier, qui a "6 000 clients à transporter dans les deux sens d'ici à mercredi" , a affrété plusieurs avions auprès des compagnies Aigle Azur, Air Méditerranée, Star Airlines ou Pegasus. L'interdiction qui frappe Onur Air est un coup dur pour les voyagistes : la compagnie aérienne turque annonce aujourd'hui plus de 40 000 clients en difficulté. Pour Marmara, la facture devrait également être salée : le voyagiste, qui s'est engagé à payer les frais d'hôtel supplémentaires, aura un surcoût total, avec les factures des nouvelles compagnies aériennes à trouver en remplacement, de près de 500 000 euros.
François Bostavaron et Guillaume Perrier (à Istanbul)
Article paru dans l'édition du 17.05.05[/b]