Et si on partageait notre goût pour l'écriture ?

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Lily Dreams

Best Member
[Poe'aime] Aveux...

Aveux…
(ah, v½ux ?)

Tu te fais toujours belle pour les compliments
Des amis, des collègues, mais est-ce vraiment
Ce que ton c½ur demande au fin fond de ton moi
Ou un manque d’amour que tu compenses là ?

L’amour et le manque se disent à voix haute :
Un cadeau ne dit pas pourquoi tu l’as offert
Je sais que tu les planques, c’est peut-être une faute,
Mais il ne tient qu’à toi de maintenant le faire

Tu ne détiens non plus toute la vérité
Tu m’as surprotégée de ce monde extérieur
Le temps est révolu : je vis de mon côté,
Cesse de répéter tout ce que je dois faire...

Puisque cette attention se transforme en supplice
Que je me bats toujours pour ne pas m’emporter
Que c’est une raison qui explique ma fuite :
Trop las est cet humour de m’avoir tant masquée.

Quelle réaction aurais-tu si sans cesse
J’te culpabilisais pour ce qui me déçoit ?
Par exemple, mettons, tu n’viens pas à la liesse
Et je te répondrais que ce n’est pas sympa…

Tout n’est pas toujours beau dans le meilleur des mondes
Même des ½illères ne le changeront pas
Il faut faire tout pour que les ombres un jour tombent
Pour que la lumière réapparaisse là

Remplacer la ranc½ur par la compréhension
Redevenir des s½urs, retrouver la raison,
Ne plus chercher laquelle a pu faire une faute
Cesser cette querelle qui blesse tant les autres ;
Et là tu sais très bien de qui je veux parler
Puisque toujours tu crains que je puisse l’imiter…

Vois-tu ce que je garde et ne veux pas te dire
De peur de te blesser, peur de ta réaction ?
Ma poésie fuyard’ ne veut plus te mentir
J’suis désolée de faire de cette façon…
Mais les vers parlent mieux que les trop longs silences
Et tu comprendras mieux le pourquoi des absences

Puis la complicité r’viendra au fil du temps
Celle qu’on a perdue ces dernières années
Et tu te souviendras de ces quelques moments
Où sans être tendue j’osais me confier.

Tu te fais toujours belle pour les compliments
Des amis, des collègues, mais est-ce vraiment
Ce que ton c½ur demande au fin fond de ton moi
Ou un manque d’amour que tu compenses là ?​
 

Une Ombre

New Member
La seule chose à laquelle je m’efforcerais lorsque je serais né sera de m’esseuler.
Triste destin pensez-vous… Triste chemin celui de l’être aimant, aimé.
Les Paul s’attirent, Pierre encore que d’être nez et couler, couler… Branchies ses atomes, petitesse de l’immensité qui brûle, de colère. Cela ne veut rien dire, je le sais, je le saigne dans les vaines pensées amères. Indiens ou d’Amérique, du bas des cuisses à la tête, de larmes à la cervelle : funeste plan. Inclinons nous face à la foule, et ces murs blancs. Deux poissons encore ! Quoi de plus beau que le un ? Oui, je m’efforcerais à m’esseuler. Cela ne veut rien dire, je le répète.
Consoles toi Pierre, ou cesses de renifler. L’oiseau dont la plume souffre de méningite va naître et construira son nid dans la solitude, ni dans la chaleur d’un entourage.
« Plexiglas » : quel beau mot. Plexiglas.
Et l’oiseau se niche dans son aquarium. Fumées obscures mais licites m’amènent à tousser, j’ai un rhume de l’estomac noué de ne pas être assez seul, un intestin en entourage chaleureux.
« Labyrinthique » : quel beau mot. Plexiglas.
Et Paul tape le mur contre sa tête. A claquer la porte on risque de la casser. Ils aboient n’est ce pas ? Ils hululent ? Ou se contente-t-ils de naître et de mourir. Rire de ces chiens dans les arbres, aux pensées suicidaires. Et les lampadaires se sentent bien seuls au sec. Pierre, lui, renifle. Une indigestion du cervelet gauche. Non je ne suis pas à Gilles, et Gilles ne naît pas de moi. En moi des années. Combien de tours d’aquarium ? J’ai déjà oublié.
Il va venir le temps de naître avant que je me noie dans le placenta magenta de l’oiseau lui-même noyé. Cela ne veut vraiment rien dire… mais pourquoi se taire ? Au fond de l’immensité d’une petitesse : d’une simple connexion neuronale défaillante à la grandeur d’une folie enivrante.

Une piqûre que je naisse ! Inclinons nous face à la foule blanche et ces murs blancs. Les bras croisés comme des pensées j’attends, perdu au fond du couloir, derrière les bruits, seul.
 

chrismarie31

New Member
Moi j'ai un ptit poème que j'ai écrit, vous m'en direz des nouvelles...

Quand NOVEMBRE mourrait
Quand JANVIER déperrissait
Naissait MAI
Qui enfantait JUILLET

(poème écrit en mai 2005)
 
N

Nessscafe

Guest
une ombre, j'ai parcouru l'ancien forum et j'ai retrouvé ca :

"Une Ombre" a dit:
Jadis encore actif je vous suivais discrètement pour vous aider à franchir sans trop d’
encombres le dernier chemin étroit qu’il vous fallait emprunter. Je marchais dans vos pas
Sans que vous puissiez me sentir, je murmurais à vos oreilles le souffle silencieux d’
un présage dont je me serais bien passé. Et vous aussi sans doute…
il faisait sombre ce soir là. Plus invisible que jamais dans cette clarté évanouie, je m’étais assoupi
sur un petit tourniquet, bercé par les rires de ce jeune garçon que je suivais. C’est
La tendre voix de sa mère qui me réveilla. Et c’est là, alors que je suivais Ethan vers des bras maternels que je la vis. Lumière parmi les
Ombres. Elle faisait partie de ceux qui pouvaient me voir. Non pas que la clarté de son esprit imprimait ma noirceur plus simplement,
mais elle aussi fut suivie à son heure et elle appartenait maintenant à l’antre. « Entrons » dis la mère à Ethan et je dus
brûler mon désir de l’approcher, forcé de suivre le marmot dont j’étais le gardien jusqu’à la funèbre boulangerie, jusqu’à son dernier
râle. Et elle m’apparut une nouvelle fois, au bord de cette route. Peut-être n’aurait-elle pas dû me voir emmener ce frêle enfant…
elle resta assise sans bouger plusieurs mois dans ce parc ; comme perdue. Je sais que j’échappais à mon rôle
De gardien en lâchant la trace des futures proies de cette insensible camarde pour venir l’observer discrètement
et m’abreuver de sa pureté. Les salles de réanimations ne connurent jamais un tel succès. Je voulais tellement qu’elle me remarque,
Malheureusement le jour arriverait où elle découvrirait la vérité sur Grégory, lui que j’avais suivi trois
ans auparavant. Je la suivais et devenais son ombre, marchant dans ses pas, ébranlant les règles de cet antre où nous étions
elle et moi perdus. Je fus évidemment rappelé à l’ordre quelques fois et m’en allais brièvement suivre une jeune retraitée,
la démarche fébrile d’un suce goulot au bout du rouleau… Une ombre n’est ombre que s’il y a clarté et la personne à impressionner…
lorsque je revins au parc ce jour là, elle n’était plus là. Ma clarté et mon être étaient tous deux partis avec elle. Faire le tour du monde
ebranlée par sa mort me dit un jeune fantôme. Une ombre sans clarté… Je ne suis plus… Et depuis ce jour j’attends son retour.

je viens de comprendreeeeeeee !!!!!!!!!!!!!!! :laugh: :laugh: :laugh:

mieux vaut tard que jamais :biggrin:
 

Une Ombre

New Member
:laugh: :laugh: Je pensais que t'avais compris. :laugh: :laugh:
Tu portes po pleinte pour utilisation frauduleuse de tes personnages au moins ??? :unsure:
 

chrismarie31

New Member
chrismarie31 link=topic=195.msg66589#msg66589 date=1132308315 a dit:
Moi j'ai un ptit poème que j'ai écrit, vous m'en direz des nouvelles...

Quand NOVEMBRE mourrait
Quand JANVIER déperrissait
Naissait MAI
Qui enfantait JUILLET

(poème écrit en mai 2005)

ya donc personn qui s'interesse à mon poème? c'ezt vrai que je ne les ai pas sur moi, ls autres, j'en ai de bien plus beaux, ainsi qu'un roman. Et j vais en lire quatre au printemps des poètes 2006.
 

salwa

Best Member
Je n'ai pas trop compris ton poeme , enfin le message qu'il est censé donner :blush:
Et surtout, surtout n'utilise pas le style sms , relis toi et modifie les eventuelles erreurs. Ca le fait pas pour quelqun qui aime ecrire :wink2:
 

chrismarie31

New Member
C'est l'hiver qui mert et le printemps qui renait tout simplement. Enfn, je vais partir, quand je reviendrai je tâcherai de trouver un poème plus intéressant et moins "mystérieux".
 
N

Nessscafe

Guest
chrismarie31 link=topic=195.msg66589#msg66589 date=1132308315 a dit:
Moi j'ai un ptit poème que j'ai écrit, vous m'en direz des nouvelles...

Quand NOVEMBRE mourrait
Quand JANVIER déperrissait
Naissait MAI
Qui enfantait JUILLET

(poème écrit en mai 2005)

voici mon avis : ton poème ne me touche pas. je comprends le roulement des saisons, mais cela me laisse indifférente. quel message veux-tu faire passer ? l'espoir ? la vie ?

sans vouloir te vexer, je pense qu'il faudrait que tu travailles autre chose que les quatrains ou les haikus :wink2:
 

julio

New Member
petit delire matinal suite à un texto cette reponse n'a pas eté envoyé à la personne en question pour X raison je prefere le mettre ici (ca defoule) :unsure::
Merci pour ton message d'hier,
que les 19 autres ecoutent mes prieres
mon coeur; une pierre fendu des cieux à la terre
las, un cimetierre y pousse à l'interieur
J'ai peur que cette faille rencontre l'enfer
se vengeant sur d'autre coeur comme l'aurait fait un cimeterre
tu n'es pas la seule à me comparer à un ange
mais de mes ailes je ne sent que les branches
j'ai peur de ne plus savoir aimer
j'ai peur de ne plus savoir voler
que l'on me ramene mes ailes que l'on m'a lachement volés
renfermées sur elles memes craignants les aterissages forcées
des voiles surement froissées par le passé
sans elles je commence à perdre pied
bish'meal Allah, el-rachman, el-Rahim
que dieux m'envoi un signe
pas ceux que l'on trouve dans la vigne
toi qui lit ces quelques lignes
que tu viennes de mars ou de chine
Sache que j'ai peur de ne plus voler
Sache que j'ai peur de ne plus aimer
 

assma

New Member
salam à tous, Ils disent pour chaque chose il ya un commencement,et voilà je me laisse faire car c'est la première fois pour moi de donner l'occasion aux autres de lire mes poèmes :embarassed: et je vous félicite pour vos ecrits :smile:

Adieu
De loin, je t'observe en silence
En toi, je voyais mon rêve d'enfance
Pour moi, seule compte ta présence
Avant toi, ma vie était couronnée d'un deuil,
D'un silence mortel
Mais en y entrant, tu es devenu son etincelle
Tes gestes, tes rires parfois enfantins,
Effacent tout mon chagrin
De grâce, autour de toi ragardes bien,
Et tu verras un amour divin
Alors puis-je être l'étoile qui éclaire ton chemin
La seule fleur qui pousse dans ton jardin
Mais à quoi ça sert si tu es le don Juan
Et chaque jour s'ajoutte une goutte de jalousie à mon coeur souffrant
Au fond de moi existe toujours ce cri étouffant
Je sais davantage que je joue un duel perdant
Ainsi ma fiérté ma eu,
Et avec des larmes au yeux,
Je te dis "Adieu"...

Assma
 

Une Ombre

New Member
J'aime bien ton poème assma ! Moi qui ne suit pourtant plus trop trop fan de poèsie maintenant, je le trouve tout de même bien tourné. :cool:
 

Une Ombre

New Member
Ce soir, alors que la lune accrochée à son fil amorçait sa descente, j’ai déchargé mon arme.


Un pas devant l’autre, comme un geste cent fois répété, j’ai gravi l’étroit escalier qui mène au bureau.
Comme la lune est si claire en cette nuit, elle peine pourtant à se refléter dans mes yeux… Mais le noir absorbe la chaleur Le noir absorbe la chaleur et j’ai froid. J’ai gravi l’étroit escalier qui mène au bureau et je me suis assis. Comme le soleil brille de son absence en cette nuit. La nuit est signe de fraîcheur, et du creux de ma main bouillonnante j’ai ouvert le tiroir. Vaine tentative que de cacher du regard ce que l’esprit sait. C’est ici qu’elle se cache, terrée de mon regard atterré face à cette lune, et ce froid. J’ai gravi l’étroit escalier qui mène au bureau ; gravissez la montagne pas à pas, et là-haut… la lune pendue à sa ficelle se mettra à vos pieds. Pas à pas, porte à porte d’une camarde qui perd peu à peu son emploi. Plus besoin de recruter lorsque les volontaires sont nombreux. De ma main bouillonnante j’ai ouvert le tiroir, défroissé minutieusement le lit de tissu et l’ai sorti de sa nuit éternelle. Gravissez la montagne pas à pas, et là haut voyez que le soleil ne meurt pas, il se cache. J’ai réveillé mon arme et d’une main ferme l’ai caressée, bichonnée, je pensais à ces mots :

Des armes, des chouettes, des brillantes, des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir et qu’il faut caresser comme pour le plaisir, l’autre, celui qui fait rêver les communiantes…


… le froid du métal sous mes paumes. C’est si froid que cela ne peut être que la vie. Puis je me suis assis et je l’ai admiré, serrant dans mes mains ce…

…des armes bleues comme la terre, des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme, dans les yeux, dans le c½ur, dans les bras d’une femme qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystère…

Comme la peau est lisse et fine en cette partie du corps ! Le froid me ressaisit. Elle peine à se refléter dans mes yeux, que je garde maintenant fermés. Je me souviens, le temps s’est arrêté et…

…des armes au secret des jours, sous l’herbe, dans le ciel et puis dans l’écriture, des qui vous font rêver très tard dans les lectures et qui mettent de la poésie dans les discours…


Des armes, des armes, des armes…

… des armes ! Des armes ! Des armes et des poètes de service à la gâchette, pour mettre le feu aux dernières cigarettes, au bout d’un vers français…

Je me souviens, le temps s’est arrêté. La lune s’était décrochée de son fil, le soleil sortait timidement de sa cachette, mes yeux s’ouvraient, le froid, lui, persistait. Et mon doigt…

…brillant comme une larme, des armes, des armes, des armes…


Le noir absorbe la chaleur et j’ai froid. Un escalier, un tiroir, un tissu, un fil, des yeux, une arme, un doigt, un fil, un fil… Mon doigt s’est recroquevillé sur lui-même donnant vie au métal. J’ai tiré.
L’on imagine sans peine la déchirure de la chair sur le trajet sinueux que se forge le métal. Et l’odeur, l’odeur de ce métal froid qui se réchauffe et de cette chair chaude qui se refroidit. Et le son, presque inaudible pour celui qui ne tire pas. L’on imagine sans peine le miracle du sang qui trouve enfin la sortie de ce corps dans lequel il était enfermé depuis tant de temps. L’on imagine sans peine la tête retomber lourdement sur le bois froid du bureau qui se teinte peu à peu. L’on imagine sans peine.
Ce soir, alors que la lune accrochée à son fil amorçait sa descente, j’ai déchargé mon arme puis l’ai portée à ma tempe. J’ai imaginé.
Gravissez la montagne pas à pas, et là-haut voyez la lune qui se cache derrière.
Tiré par son fil le soleil remontait. J’ai descendu l’escalier qui mène au bureau et m’en suis allé…

…des qui vous font rêver très tard dans les lectures et qui mettent de la poésie dans les discours. Des armes, des armes, des armes…
 

Une Ombre

New Member
euh... en relisant mon texte j'ai peur qu'on le prenne pour une appologie des armes :pascompris;
Loin de moi cette intension, ce qui est en italique n'est pas de moi, et il faut plutot le prendre comme une ironie...
Et puis une réputation de suicidaire ca s'entretient :wink2:
 
N

Nessscafe

Guest
Une Ombre link=topic=195.msg69444#msg69444 date=1132709842 a dit:
Et puis une réputation de suicidaire ca s'entretient  :wink2:

qui ose dire ca ? :wink2:

génial ton texte. ici, l'arme au lieu d'être un instrument destructeur, un instrument de mort, devient libératrice. mais qu'as-tu vraiment libéré hors de ta tête, à part une mare de sang ? il y aurait-il un infâme secret ou une voix que tu voulais enfin faire taire ?

:wink2:
 

Une Ombre

New Member
Nessscafe link=topic=195.msg69450#msg69450 date=1132711141 a dit:
il y aurait-il un infâme secret ou une voix que tu voulais enfin faire taire ?

:wink2:

Non, cette voix je m'efforce à lui tendre un porte-voix ! Amoureux de la folie des Hommes que je suis. :happy:
... et de la mienne en particulier !
 
N

Nessscafe

Guest
Blancheur des astres, rougeur du ciel [extrait de mon blog]

Je me souviens de ma première nuit de chasse avec une clarté aveuglante. Les émotions ressenties me font suffoquées quand j’y repense, le jour, à l’abri de la lumière du soleil, dont un seul rayon pourrait m’anéantir et me réduire en poussière. Je me souviens l’avoir regarder faire, puis c’est devenu instinctif.
D’abord, l’observation. Observer les alentours, à l’affût de la proie idéale : seule, à l’écart des autres, peu importe son état d’esprit. En premier j’avais repéré une petite fille, à peu près six ans. J’avais envie du sang d’un enfant, car je me souvenais du goût et de la puissance de celui de ma première victime. Alors je pensais que seuls les enfants pouvaient m’apporter autant de satisfaction. Khanele m’incita à chasser des adultes, moins surveillés qu’un enfant.
Mais je me souviens de cette petite fille, de jolies boucles blondes, tombant en cascade sur ses épaules, des grands yeux craintifs et humides de larmes. Elle n’a pas crié. Ce fut ma seule déception.
Ma maîtresse m’entraîna en ville et m'éclaira sur l’art féroce et charnel de la chasse. Ce n’était pas déplaisant, cette façon de lier la mort et les artifices. Prendre le plaisir de chasse et, en mante religieuse, se défaire prestement de ses chaînes. J’étais finalement libérée des dictats sociaux, toutes ses allégeances auxquelles je devais me plier en société avaient finalement disparu. Je « respirais » bien que cette expression, à présent, ne soit qu’une image. D’un être humain passif et dispersé, subissant sa vie comme un martyr, j’étais devenue une puissance, une sorte d’être supérieur, établissant ses propres lois et y obéissant à mon bon vouloir. Tous mes sentiments se décuplaient au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, les heures… j’apprenais à trouver mon chemin dans le noir, à deviner les prémisses de l’aube avant leur apparition et à flairer l’odeur attirante, le fumet incomparable d’une victime apeurée. Les faire courir jusqu’à ce qu’elles n’aient plus de souffle pour avancer et boire à petites gorgées leur sang chaud, épais et onctueux. Je n’ai jamais connu de met plus délicieux.
Khanele et moi formions un couple atypique. Elle flottait plus qu’elle ne marchait, sur les pavés, vêtues longues robes noires, en dentelle, ses cheveux ondulaient sous l’effet d’une brise légère et irréelle, son visage blanc brillait dans l’obscurité… Elle était l’élégance et belle et moi je me cantonnais au rôle ingrat de la Bête, à ses cotés.
Je l’aimais d’un amour démesuré, je lui devais ma nouvelle existence, ma délivrance, ma mort.
Je ne m’attendais pas à la voir disparaître.
Sans un mot. Une minute elle était là, près de moi, la minute suivante, ce n’était plus qu’un souvenir.
J’ai hurlé son nom, je l’ai appelé. Khanele. Une folie dévastatrice s’est emparée de moi. J’ai tué pour le plaisir, pour la torture. J’ai donné une nouvelle dimension à mon espèce. J’ai fait de Dracula un croque-mitaine de bas étages dont les enfants se moquent dans les cours de récréation.
Mon nom, mon emblème. Delirium, je suis le parfum et l’ombre de la Mort.
 

Une Ombre

New Member
Frénétique. Sculptant le glas qui résonnera pour lui, l’orfèvre affûte ses outils et gratte. Refondre le métal, le forger plus fin en bas, légèrement plus épais à sa tête, faire qu’il hurle une note pure, que par delà les contrées l’on entende ses pleurs.
Gratter. Commencer par l’oreille, s’enfoncer lentement jusqu’à aller le chatouiller. Il trépigne. Il pensait s’être bien caché. Il trépigne, et mon ongle ressort souillé d’un sang rouge vif. Facétie facile que de gommer l’unité. Les criquets sont coupables de bien des dévastations. Et leurs cris résonnent, leurs cris résonnent. Economie de miettes de pain qu’on jette et qui coulent. Et les chiens dansent, et les aristocrates aboient, et je tourne en rond. Frénétique.
Toqués, regardons nous foutre le feu à des verres d’eau. A dos de perruches et de greluches qui se saignent à paraître. A part être fêlés il faudrait s’être ôté nos globes pour ne pas voir que tout ne tourne pas rond. Leurs cris résonnent et nous, nous jouissons d’une dissonance. Les serpents aboient, les chiens dansent, les aristocrates se mordent la queue et nous sombrons, rongés par nos criquets. Et nous nous feignons différent ! Fainéantise que de s’avouer vaincu par le moule. Gratter.
Gratter. Commencer par un vieux bout de bois grisâtre en son bout sur un autre bout de bois blanchi. Refondre la matière pour l’imprégner de notre frénésie. Les chiens aboient, les aristocrates dansent, les serpents se mordent la queue, et nous ? Qu’est ce qui nous différencie ? Pareil à des orfèvres nous nous préparons. C’est dans la fin que tout trouve son attrait. N’est ce pas dans la faim Delirium ? Peut importe nos vies, nous ne voulons pas aboyer le long d’un lampadaire le jour de notre mort. Nous ne voulons pas siffler nos derniers souffles en silence. Nous ne voulons pas suffoquer dans une pièce emplie d’un froid et désespéramment vide et crever seul dans un château. Alors nous forgeons afin que par delà les contrées l’on entende nos glas. Frénétiques.
Etait-ce réellement mon sang sur cet ongle ? Son cri ne résonne plus. Comme une bobine qui se casse et qu’on n’a plus besoin de dérouler… C’était donc ça. Ce n’était donc pas ça. Quelle évidence à présent. Facétie facile que de gommer l’unité là où elle est. Magnifique.
 

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