Celà faisait longtemps que je n'avais pas fait poindre le bout de mon nez sur un tel sujet :moke:
webmaster link=topic=102790.msg1162207#msg1162207 date=1258094245 a dit:
Brice Hortefeux, Ministre de l'intérieur, a annoncé le recrutement de 15.000 policiers et gendarmes d’ici à 2010. Dans le même temps, c'est à peu près le nombre de postes qui disparaitront dans l'Education Nationale.
D'après-vous, dans le contexte actuel, faut-il plus de profs ou plus de police ?
Annoncer le recrutement de 15 000 policiers et gendarmes d'ici 2010 me fait doucement rire (euphémisme je précise). Celà ne suffirait même pas à contre-balancer le nombre des départs en retraites aussi bien du côté des policiers que des gendarmes en un peu plus d'un an...De belles paroles pour éviter de (trop) s'attirer les foudres de certains qui réclament des recrutements devant le manque d'effectif criant...Comme le disait makai, sur les "éventuelles" 15 000 embauches il faudrait surement compter sur un recrutement low-cost et l'axer sur des emplois précaires. A titre d'exemple, un fonctionnaire de police "coûte" en début de carrière net environ 1700 euros (en l'ayant formé pendant 1 an avant soit environ 30 000 euros),pour parer à celà, le ministère privilégie de plus en plus le recrutement d'adjoints de sécurité (ayant presque les même prérogatives qu'un gardien de la paix mais dépendant d'une préfecture, cf code de procédure pénale pour les curieux article 21, ne faisant que quelques mois de scolarité etc etc) et surtout payé 1100 euros (sans augmentation de salaire et disposant d'un contrat à l'heure actuelle de maximum 5 ans) !
Du côté des gendarmes je ne connais pas assez mais je pense que les gendarmes adjoints ne doivent pas être en reste :wink2:
Le problème de fond n'est pas de choisir entre blanc ou noir, flic ou prof. Je ne pense pas que l'un comme l'autre soit LA réponse concrète aux problèmes récurrents de notre societé. L'un comme l'autre sont des éléments de réponses, des aides.
Le / la policier ou gendarme n'a pas vocation à résoudre tous les maux de la société. Il n'est pas une assistante sociale contrairement à ce que croit beaucoup (mais tend à le devenir par la force des choses...) Il est dépositaire de l'autorité publique et fait appliquer les lois. C'est aussi simple que les deux phrases précédentes. Ca ne veut pas dire pour autant qu'il est juste capable de casser la bouche aux gentils opposants d'une manifestation ou de faire un contrôle d'identité sur des gamins de cités qu'il soupçonne de dissimuler une barette de 20g de résine de canabis dans leurs chaussettes ou encore de donner dans les mains fébrile d'un contrevenant un joli procès verbal pour excès de vitesse saupoudré d'un sourir sadique (...même si celà fait partie de ses attributions). Seulement il a un panel de moyens pour résoudre certains problèmes qui sont inadaptés. Ou alors tout simplement il n'est pas habilité à résoudre certaines situations pour parler franchement.
Le ou la professeur est chargé (tant bien que mal) d'inculquer des valeurs, des enseignements divers et variés à des jeunes qui ont plus ou moins l'envie d'apprendre. Pour celà il dispose de moyens (qui sont discutables car des fois risibles...), d'une formation, d'une hiérarchie. Seulement il est confronté aussi bien aux élèves qui n'ont pas forcément l'envie d'apprendre, à sa hiérarchie qui se montre bien peu à l'écoute, à un environnement ne favorisant pas un enseignement optimum (exemple collèges ou lyçées plaçés dans des milieux très sensibles). L'enseignant n'est pas non plus un papa ou une maman, il inculque des cours, certains principes (ex éducation civiques) mais n'est pas là pour faire ou refaire selon les cas une éducation, il n'est pas psychologue non plus (pas forcément les compétences ni le temps pour). Il peut le faire mais à mon humble avis il n'a pas forcément toutes cartes pour le faire au mieux non plus.
Dans la recherche de l'ingrédient magique qui permettrait de rendre la société actuelle un peu plus buvable, il serait peut être temps de responsabiliser tout à chacun sur ses actes et les répercussions que celà peut avoir. Dans les différents messages précedents on parle souvent des gamins "défavorisés", et du fait qu'il faudrait qu'ils obtiennent plus d'enseignants. Je suis tout à fait d'accord. Mais aussi qu'on responsabilise beaucoup plus leurs parents pour que ces derniers de par leurs rôles influent positivement sur leur progéniture pour que cette dernière s'investisse dans les études et ne tombe pas dans le schéma facile du "je viens d'un milieu difficile donc je ne peux pas réussir, donc je n'ai pas envie de réussir, donc je ne suis pas à l'école" ce que certains font malheureusement alors qu'il seraient capable d'aller bien plus loin...