C'est surtout la formation IUFM qui devrait être modifiée, avec moins de connaissances théoriques et PLUS, bien plus, de stages sur le terrain pour permettre aux futurs prof de constater ce qui se passe dans la vraie vie :wink2:
Les jeunes profs qui sortent de l'IUFM en ont plein la tête mais sont bien souvent dépassés par la gestion d'un classe : gestion des comportements, mise en place de la pédagogie différenciée, détection des difficultés, communication verbale et gestuelle à adopter selon les élèves .... Tout cela ne s'apprend pas en cours mais en pratiquant le métier.
Le métier de prof ne se fait plus devant les mêmes élèves et pourtant, la formation pour être prof est la même. Elle n'est donc plus adaptée au public des enseignants.
Enseigner, ce n'est pas seulement livrer des connaissances, c'est surtout et principalement cibler les besoins des élèves et faire en sorte de leur donner les connaissances exigées par un parcours éducatif précis. Un prof qui n'a pas le sens pédagogique développé aura beau avoir un bac +15, il ne saura pas conduire ses élèves correctement.
Mon expérience (et celle de mes collègues formateurs) démontre que l'on n'a pas besoin d'avoir des connaissances surdéveloppées pour enseigner convenablement. Je n'ai pas de maitrise de math et d'anglais .......et j'enseigne en BEP et BAC pro ces deux matières. Mes connaissances dans ces deux matières me suffisent pour expliquer aux jeunes comment travailler et, visiblement, réussir leur examen. Par contre, je mets une énergie considérable pour dynamiser mes cours et essaies, le plus possible, d'adapter mon comportement oral et gestuel selon les élèves (je précise d'ailleurs que tous mes élèves ont un parcours scolaire difficile et que mon approche se doit d'être la plus adaptée à chacun).
Par exemple, une main sur l'épaule d'un élève pendant une explication d'exercice sera un plus pour certain (encouragement, mis en confiance...) ou une agression pour d'autres. C'est un petit détail mais vous ne pouvez pas imaginer combien ce détail peut faire basculer un élève dans le refus de travailler ou dans la motivation de s'en sortir.
Tout cela pour dire que pour enseigner, il y a, comme tous les autres métiers, un savoir faire (connaissances théorique) et un savoir être (pédagogie, patience, envie d'aider les élèves). Ce dernier est malheureusement peu mis en valeur dans la formation et du coup, ceux qui ne l'ont pas vraiment, se trouvent débordés en classe. On peut souhaiter enseigner et ne pas être capable de le faire, et je pense que seul l'apprentissage sur le terrain peut vous révéler si vous serez à l'aise avec ce type de métier.
Pour finir, je pense que l'iufm subit ce que subissent tous les diplômes. Le niveau du Bac étant de moins en moins élevé, le niveau des BAC +4 ou +5 l'est également. Du coup, si pour faire un métier demandant, avant, un BEP, on prend maintenant un BAC, ce qui était demandé avant pour devenir profs (BAC +2 puis licence) subit le même traitement. Tant que la valeur des diplômes diminuera, il faudra toujours aller plus haut pour se retrouver avec des connaissances autrefois acquises "plus jeunes" :wink2: